Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 18.09.2014 - eloise-levesque - 3 min  - vu 704 fois

FAIT DU JOUR La Grand'Combe et Alès prêtes à fusionner ?

Lors du conseil municipal de la Grand'Combe, mardi soir. Eloïse Levesque/Objectif Gard

A gauche, le président d'agglomération d'Alès Max Roustan, à droite, Patrick Malavieille, maire de la Grand'Combe/ Montage : Coralie Mollaret.

Mardi soir, dans le cadre de la réforme territoriale, le conseil municipal de la Grand'Combe a voté à l'unanimité la saisie du préfet pour l'intégration du Pays Grand'Combien à l'agglomération d'Alès. Opposés politiquement, Max Roustan et Patrick Malavieille se disent enfin prêts à travailler ensemble, mais sous certaines conditions.

En juin dernier, un projet de loi a été déposé au Sénat afin de redessiner l'intercommunalité sur la base de populations d'au moins 20 000 habitants. Alors que la proposition est encore en discussion, de nombreuses communes réfléchissent à leur devenir. C'est le cas de la Grand'Combe, première ville du Pays Grand'Combien créé en 2000. Ce dernier compte aujourd'hui 13 500 habitants. Si la loi passe, il devra rejoindre l'une des intercommunalités voisines qui en comptent plus de 20 000 : Bessèges ou Alès.

"Notre bassin de vie se trouve à Alès. Les habitants y vont faire leurs courses, y étudient et y vont se faire soigner. Notre avenir se trouve avec Alès", a affirmé mardi soir Patrick Malavieille, maire de la Grand'Combe, devant son conseil municipal, proposant de fait un vote en faveur d'une intégration à l'agglomération alésienne, qui représente déjà 50 communes. Et d'ajouter : "Au-delà de l'obligation législative que nous souhaitons anticiper, je pense que le moment est venu. Le Pays Grand'Combien était une étape, on est plus armé qu'il y a 15 ans".

Une fois n'est pas coutume, le maire a été soutenu par ses conseillers et par l'opposition qui revendiquait ce rattachement avec véhémence depuis plusieurs années. "Si ça ne s'est pas fait avant, c'était pour des raisons politiques. Alès et La Grand'Combe, villes respectivement de droite et d'extrême gauche, n'étaient pas prêtes à avancer dans la même direction", a souligné Joseph Perez, 1er adjoint.

De l'intérêt des Grand'Combiens

La Grand'Combe, territoire enclavé et relativement pauvre, a davantage à y gagner qu'Alès, qui agrandira tout de même son territoire. "Pour une dotation de 1€ donné aux communautés de communes, les agglomérations reçoivent 2€. Il faut mettre fin à cette dichotomie", souligne Patrick Malavieille. "J'attends un développement économique, en lien avec Myriapolis et le Pôle mécanique. Nous souhaitons intégrer le mouvement général, même si je ne me fais pas d'illusions par rapport aux moyens alloués".

De leur côté, les habitants semblent également convaincus. "Je suis content. Le prix de l'eau va diminuer et on bénéficiera enfin de l'assainissement de l'eau que l'on paye pourtant. Il y a 50 ans qu'on attend ça!", lance Henri. "Avec Bessèges, on resterait au même niveau. Alès ne pourra que nous tirer vers le haut. On leur apportera des terrains tandis que la commune se désenclavera", assure Marc.

Une fusion sous conditions

A cette union encore improbable il y a 10 ans, Max Roustan se dit plutôt favorable. Même s'il reste très réservé : "Il faudra évaluer les règles administratives et financières qui encadreront ce rattachement. L'arrivée de la Grand'Combe apportera beaucoup de changements qu'il faudra étudier, notamment le relèvement de l'impôt qui y est plus élevé. Dans tous les cas on sera obligés de se plier à la décision de la préfecture qui a trois mois pour statuer".

Patrick Malavieille rappelle qu'il s'agit d'un "mariage intéressé", et que la commune ne veut pas être la dernière roue du carrosse une fois rattachée. "Intégrer notre personnel, créer une maison d'agglo à La Grand'Combe, travailler sur l'égalité entre le nord et le sud de l'agglomération, développer le tourisme, nous devons discuter de nombreux sujets avant d'agir", précise le maire.

A terme, avec la réforme territoriale, l'agglo d'Alès pourrait contenir une centaine de communes avec Bessèges et Rousson. DR

Cendras à reculons

En attendant la décision définitive de la préfecture, les 8 autres communes du Pays Grand'Combien doivent se prononcer. Branoux-les-Taillades et les Salles du Gardon ont également délibéré dans ce sens en conseil municipal cette semaine.

En revanche, Cendras campe sur ses positions et refuse catégoriquement de suivre le président de la communauté de communes. "Il est prématuré de mettre en route des procédures tant que la loi n'est pas votée. Intégrer Alès signifie également entrer dans le pôle métropolitain, qui contiendra à terme Montpellier. Les communes vont perdre leurs compétences propres et devenir une coquille vide. A Alès par exemple, l'agglo est en train de prendre l'enfance et l'urbanisme. Pour autant, on n'aura pas plus d'argent car les dotations ne cessent de diminuer", fustige Yannick Louche, maire de Cendras, qui dit vouloir se battre jusqu'au bout pour que la loi ne soit pas votée en l'état.

Eloïse Levesque

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