Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 10.07.2021 - boris-boutet - 3 min  - vu 9323 fois

FAIT DU JOUR Le Grau-du-Roi, rayon de soleil d'un début d'été mitigé pour le tourisme gardois

les drapeaux de baignade changent (Photo Boris Boutet)

Le camping de l'Espiguette fait le plein (photo Boris Boutet)

En ce début de mois de juillet, l'heure est à un premier bilan touristique. Si les taux de fréquentation du mois de juin semblent meilleurs qu'en 2020, les professionnels gardois n'ont pas encore retrouvé leurs standards d'avant covid. En marge de ce constat général mitigé, Le Grau-du-Roi, seule station balnéaire du département, a démarré le mois de juillet sur les chapeaux de roue avec des fréquentations exceptionnelles pour la période. 

Après une baisse de 20% de leur activité l'an dernier, les acteurs du tourisme gardois espèrent faire mieux - ou, au bas mot, "moins pire" - cet été. "D'après notre enquête, les professionnels sont satisfaits de leur mois de juin quand ils le comparent à 2020, mais ils le sont beaucoup moins en référence à une année comme 2019, sans crise sanitaire, expose Régis Lavina, le directeur de Gard Tourisme. La principale difficulté réside dans l'accueil des étrangers. Si on devrait en avoir un peu plus que l'an dernier, mais le gros de notre activité est lié à une clientèle de proximité." Pour preuve, la majorité de la clientèle est issue du Gard ou des zones limitrophes.

En ce début d'été mitigé à l'échelle départementale, Le Grau-du-Roi tire son épingle du jeu. "On note une fréquentation en hausse par rapport aux autres années, preuve que l'attractivité du littoral est toujours très forte, avance le maire de la commune, Robert Crauste. Il y a une réelle satisfaction de l'ensemble des acteurs économiques." 

Maud Hubidos, la directrice de la station balnéaire du Grau-du-Roi surveille les courbes de réservation. (Photo Boris Boutet)

Un constat partagé par Maud Hubidos, qui assure la double casquette de directrice de la station et du camping municipal de l'Espiguette. "Dès l'Ascension et avant même la réouverture des terrasses, on a eu du monde tous les week-ends, souligne-t-elle. Et là, jusqu'à fin août, tout est complet hormis quelques emplacements nus pour les tentes et les caravanes. Et pratiquement tous les hébergeurs de la commune sont dans le même cas."

"Depuis que je suis arrivée à la tête du camping, il y a quatre ans, je n'ai jamais vu ça, poursuit-elle. D'habitude, nous avions toujours un creux de fréquentation fin juillet. On s'était même dit que la pleine saison se résumait désormais au seul mois d'août, la période où toutes les entreprises ferment. Mais cette année, on est plein en continu. Difficile de savoir pourquoi." Sur le camping de l'Espiguette, le nombre total de séjours en 2021 est équivalent à celui de 2019 alors même que le site a ouvert ses portes un mois plus tard.

Chez les restaurateurs et les commerçants graulens, la satisfaction est également présente. "On sent que les gens ont envie de revivre et ils sont au rendez-vous, apprécie Ellio Zaouche, propriétaire d'une brasserie et président de l'Association des commerçants du Grau-du-Roi centre-ville. On a un peu plus de monde que d'habitude, mais surtout, les clients dépensent plus. Au restaurant, quand ils auraient autrefois commandé une entrecôte ils se font désormais plaisir avec une côte de taureau !"

La menace sanitaire toujours présente

Mais au Grau-du-Roi comme ailleurs, pas de place pour l'euphorie : la menace d'une quatrième vague de covid-19 plane sur les professionnels du tourisme. "Pour le moment, tous les voyants sont au vert et on devrait faire un bel été, espère Régis Lavina. Mais tout le monde retient son souffle à cause des variants. On a peur qu'un grain de sable vienne enrayer la machine."  

En Terre de Camargue, en raison des importants flux de vacanciers, des créneaux de deux heures ont été dégagés chaque jour de la semaine afin de procéder à des vaccinations sans rendez-vous. "Dans tous les campings nous lançons des campagnes de communication pour informer les gens en ce sens, insiste Maud Hubidos. On n'ose pas trop penser à une reprise de l'épidémie, mais quand on voit que les contaminations remontent, on n'est pas complètement sereins pour l'avenir." 

Tandis que son littoral a démarré fort, le reste du département espère un été fructueux pour compenser une avant-saison une nouvelle fois tronquée. "Nous allons aussi miser beaucoup sur l'automne pour essayer de nous rapprocher au maximum du bilan de 2019", se projette Régis Lavina. Il faudra pour cela que la situation sanitaire se stabilise enfin.

Boris Boutet

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