GARD Rapport de la Chambre régionale des comptes : "Une chose grave et certaines données obsolètes", estime Éric Giraudier
David Mélenchon, Éric Butel, trésorier, et le président Éric Giraudier ont rendu compte d'une mandature qui arrive à son terme. En plus du bilan, ils ont aussi évoqué le récent rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC).
Pour le dernier point presse de la mandature 2016-2021, le trio d'élu est satisfait de son bilan. "Ce fut une très bonne mandature durant laquelle plus de 90 % des délibérations sont passées à l'unanimité !", se félicite Éric Giraudier, président sortant.
Avant de parler du fameux rapport de la CRC, les affaires courantes sont développées. Lors des intempéries de septembre dernier, 25 conseillers de la CCI Gard sont allés sur le terrain pour faire un recensement des entreprises sinistrées. "Nous venons d'avoir 200 000 euros d'un fonds de CCI France et nous l'abondons de 50 000 euros sur nos fonds propres. Nous connaissons les 300 entreprises qui en auront besoin, elles doivent monter les dossiers et cet argent compensera une grande partie de la franchise qu'elles doivent payer."
Concernant la Maison de l'entreprise, c'est David Mélenchon, élu en charge du projet, qui prend la parole : "Nous avons déposé le permis le 1er octobre et nous aurons une réponse formelle dans cinq mois. Nous espérons, via un fonds régional concernant les bâtiments durables Occitanie, une subvention de 2 à 2,5 millions d'euros. Nous y travaillons depuis un an. C'est une projet phare, notre budget est provisionné et sans recours à l'emprunt."
Des fautes partagées ?
Pour le budget, sujet sensible mais qui semble décomplexer l'équipe sortante, "La taxe pour frais de Chambre que nous versait l'État a chuté, de 2016 à 2021, de 8 millions d'euros à moins de 4 millions d'euros ! Rien que sur la dernière année, nous perdons encore 500 000 euros d'aides. Nous avons dû restructurer la CCI car rien n'avait été anticipé par l'équipe précédente, y compris la fusion entre Alès et Nîmes. Ça a coûté très cher, surtout pour les salaires, heureusement que nos ressources propres sont en augmentation !", note Éric Giraudier.
Cette restructuration s'est en partie faite via les CFA, qui perdaient de l'argent, mais qui sont devenus excédentaires depuis un an. "De façon structurelle, nous avons stabilisé nos frais. Même notre foncier nous coûte moins cher car nous avons vendu ou cédé les bâtiments inadaptés. Nous sommes prudents, mais du point du vue patrimonial nous ne nous sommes pas appauvris car cet argent est placé sur le compte de la SCI CCI 30. On sait faire tourner la boutique sur le département. Nous sommes à l'équilibre sans compter les ressources exceptionnelles de cession", poursuit le président Giraudier.
Passons maintenant au rapport de la CRC. Un rapport qui a fait couler beaucoup d'encre mais qui, finalement et selon la présidence de la CCI, est loin d'être mauvais. Un président heureux de pouvoir enfin en parler librement car la loi l'en empêchait : "La CRC a observé nos comptes mais elle n'a pas à se substituer à notre politique. Nous avons reçu le rapport le 27 septembre, tout ce qui s'est passé avant avait lieu dans le cadre du débat contradictoire. C'est imparable !", évoque calmement Éric Giraudier.
La CCI va se séparer de l'aérodrome de Deaux
Cinq recommandations étaient notifiées : une a été levée, une autre ne le sera pas et les trois restantes sont réglées via le règlement intérieur qui a été modifié en septembre dernier. La recommandation levée concernait la Maison de l'entreprise. Celle qui ne le sera pas parle de l'aérodrome de Deaux. "Ça concerne l'ancienne équipe comme la nôtre... Nous ne savons pas faire, nous ne pouvons pas bien gérer cet aérodrome et nous perdons chaque année un peu plus de 30 000 euros... C'est con, surtout quand on sait qu'on pourrait les mettre dans la formation ! Nous sommes en discussion pour le céder mais c'est difficile."
Les trois autres recommandations, celles déjà avalées par le nouveau règlement intérieur de la CCI Gard, touchaient l'instauration d'un compte-rendu par le président des délégations accordées par l'assemblée. Il en va de même pour le contrôle de la complétude des déclarations de conflits d'intérêts pour les élus. Enfin, et toujours déjà modifiée via le changement du règlement intérieur établi en septembre dernier, la CCI devait intégrer au règlement les nouvelles dispositions légales ayant trait à la transparence de la vie publique de ses élus.
Des choses graves ?
"Nous avons répondu à tout, en fait, quand on y regarde de plus près, c'est vraiment trois fois rien ! De plus et dans ce rapport, il y a des erreurs manifestes comme celle de l'histoire du reste de 20 % de notre patrimoine historique qui fait suite à la cession des actifs immobiliers. On l'a dit, 100 % des actifs vendus sont sur les comptes de la SCI CCI 30", attaque Éric Giraudier. Pour le président, une autre donnée chiffrée l'interpelle. Le prix au m² de la construction de la Maison de l'entreprise. La CRC aimerait qu'il soit inférieur à 1 200 euros. "C'est impossible ! nous visons une labellisation Or du label BDO... Nous sommes donc naturellement plus proches des 2 000 euros. Personne ne fait mieux. Regardez les prix pratiqués quand on parle de construction de ce genre !"
Enfin, il était notifié dans le rapport de la CRC que la situation financière est inquiétante. Pour Éric Giraudier, "Les auditeurs n'ont pas eu la même vision que nous mais nous sommes excédentaires ! Certains données de ce rapport son obsolètes, de plus, nul ne parle de la responsabilité de la précédente équipe... Une chose grave est cependant notée. On apprend que cette équipe a distribué de manière irrégulière des prêts d'honneur à des chefs d'entreprise alésiens peu de temps avant les élections. Je suis très étonné que personne ne parle de ça... J'ai été obligé de porter plainte. Certains éléments d'archives de la CCI d'Alès ont disparu... On a quand même engagé des procédures de recouvrement envers les chefs d'entreprise concernés pour en savoir plus", conclut le président. Reçu par le procureur de la République, Éric Maurel, le 11 octobre dernier, Éric Giraudier sait que les éléments de sa plainte sont constitués et qu'elle sera suivie.