LA RÉCAP' Ça urge pour les urgences ! ; Le pot de terre et le pot de (Sa)fer ; Boire et déboires
Tous les samedis à 19h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Ça urge pour les urgences ! Il semble bien loin le temps où à 20 heures les Français se mettaient au balcon pour applaudir les soignants pour leur inlassable dévouement à la cause commune. Et tout aussi lointain celui des engagements gouvernementaux qui promettaient un soutien franc et massif à un secteur dévasté par la politique de rentabilité qui s'est depuis longtemps violemment substituée à celle de service public. Sous perfusion depuis deux ans et le début de la pandémie de covid, le monde de la santé voit désormais son pronostic vital engagé. Mardi, un peu partout dans le Gard, médecins, infirmiers, aides-soignants et salariés sont descendus dans la rue pour exprimer un ras-le-bol que le Gouvernement tarde à écouter ou feint de ne pas entendre. Et pourtant l'heure est grave et la colère des soignants justifiée. "Des patients décèdent dans les urgences parce qu'ils ne sont pas pris en charge par manque de personnel. C'est inadmissible !, s'insurge Laurent, infirmier aux urgences nîmoises. On revendique cela depuis 2016. On est en 2022, c'est encore le cas, on ne peut plus l'accepter." De fait, nombreux sont ceux qui désertent la profession et préfèrent se recycler pour quitter enfin ce Pandémonium. À Bagnols-sur-Cèze non plus, les renforts ne viennent pas. L'accueil de nuit du service des urgences a bien failli être suspendu du 11 juin 18h30 au 12 juin 8h30, si un médecin urgentiste ne s'était pas présenté à la dernière minute. Alors que l'hypothèse d'un rebond des cas covid n'est pas à exclure à la rentrée prochaine et que le Monkeypox, la variole du singe, gagne du terrain malgré les discours rassurants des spécialistes, reste maintenant à espérer que des mesures drastiques vont être mises en place en... urgence pour les urgences et pour le reste car le doute n'est plus permis : ça urge !
Le pot de terre et le pot de (Sa)fer. Ça tire à boulets rouges sur l'armée, l'affaire continue de diviser la population et le feuilleton continue (*) au pied des Cévennes où les adhérents du collectif Vallées cévenoles démilitarisées et les militants des syndicats agricoles Confédération paysanne et Modef s'opposent à l'achat par la Légion étrangère de la ferme Banières bas. Une transaction qu'a validé la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural) sous réserve toutefois que les militaires s'interdiraient à l'avenir d'effectuer des manœuvres militaires sur ce site de douze hectares, dont six de terres agricoles, et qu'ils s'engagent à en confier l'exploitation de la partie agricole à un agriculteur via un bail. "Les propriétés (à acquérir) échappent aux agriculteurs à cause de la surestimation (des prix de vente) de la Safer", reproche un membre de la Confédération paysanne, Hervé Parrain, au nombre des opposants qui manifestaient cette semaine devant les locaux nîmois de la Safer. Des allégations que réfute Michaël Fourel, directeur gardois de l'organisme foncier agricole : "L'évaluation des domaines, à 2 000 ou 3 000€ près, était la même que la nôtre." Semblant retrouver un ersatz de cohésion après discussion, opposants et responsables de la Safer ont fait pot commun en compilant les desiderata collectifs dans un cahier des charges transmis au ministère des Armées. On y relève l'exigence d'un bail rural d'une durée de neuf ans renouvelable au profit d'un exploitant agricole. Cinq candidatures sont déjà parvenues sur les bureaux de la Safer pour la partie agricole de la ferme de Banières bas. Reste maintenant à connaître ce que va décider l'armée. À suivre...
* Sur le même sujet relire : https://www.objectifgard.com/2022/04/02/la-recap-safer-a-rien-le-tir-de-croise-de-ciotti-poisson-a-plumes/
Boire et déboires. Sans lien avec la pénurie mondiale qui s'amorce désormais autour de cette matière première, d'aucuns font déjà face à une restriction de papier après la féria de Nîmes. Sollicité comme chaque année pour l'événement populaire, le groupement de gendarmerie du Gard avait mobilisé quelque 70 personnels chargés des contrôles routiers liés à l'alcoolémie et à l'usage de stupéfiants à chaque sortie de ville. Les militaires ont ainsi procédé à 4 579 dépistages d'alcoolémie et ont procédé, entre autres, à 63 retraits de permis de conduire. Moins que les années précédentes mais encore beaucoup. Et surtout trop alors qu'il est désormais acquis qu'il est quasiment impossible de passer au travers les mailles du filet totalement hermétique tendu par les forces de l'ordre, et qu'au jeu du chat et de la souris, les chats vêtus de bleu ont le plus souvent le dernier mot. Sans compter que la large communication autour de ce dispositif invite chacun à prendre ses responsabilités et à s'organiser en amont. Pourtant, entre boire et conduire, certains "réboussiers" n'ont toujours pas choisi...
Philippe GAVILLET de PENEY