LA RÉCAP' Jouer avec le feu / Châteaux en Espagne / Ça l'affiche mal !
Tous les samedis à 19h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Jouer avec le feu. Alors que Nîmes métropole et son président, Franck Proust, bataillent dans les coulisses plénipotentiaires pour faire de l'aéroport de Nîmes-Garons la principale base de Sécurité civile d'Europe, l'annonce par le syndicat des pilotes de la Sécurité civile d'un préavis de grève générale à partir du 1er juillet 2022 vient jeter un froid sur ces ambitions et doucher le bel enthousiasme collégial. Selon les pilotes, depuis trois ans des problèmes de versement de salaire affectent "15 à 20% de l'effectif". Des salaires qui sont parfois amputés des primes de vol ou subissent des baisses "de 10 à 20% sans raisons valables". La colère est d'autant plus vive chez les pompiers du ciel que, plutôt que de régler ces problèmes, leur direction n'a rien trouvé de mieux que de leur proposer de contracter un prêt à taux zéro pour pallier leur manque de revenus ! En compendium : si nous n'avez besoin de rien n'hésitez pas à me le demander ! Aujourd'hui, le Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile de Nîmes exige que la gestion financière de la structure se réalise désormais localement et non plus à Paris. Plus largement, il souhaite que les statuts des 88 pilotes concernés évoluent pour une meilleure prise en compte des réalités du quotidien et de la notion de risque. En attendant de devenir un jour une base de Sécurité civile à rayonnement continental et alors que se profile la saison des feux de forêts qui ne manqueront pas de toucher l'arc méditerranéen et au-delà, il serait bon de remettre les bœufs devant la charrue. Il n'est pourtant pas si loin le temps où Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur de l'époque, venait en juin 2019 sur la base effectuer une revue de matériel et des effectifs en félicitant le personnel avant de rendre hommage aux pilotes ayant perdu la vie dans l'exercice de leur métier pour sauver les nôtres. "Il est important de saluer l'importance des moyens aériens et de voir le niveau d'excellence de ce potentiel technique unique", se gargarisait-il à l'époque. Depuis lors, le vernis s'est craquelé et il ne faudrait pas que les instances responsables jouent avec le feu. Car disposer d'une flotte renouvelée d'appareils ne servira pas à grand chose s'il n'y a personne à y mettre pour tenir le manche. Comme le questionnait le regretté Alain Bashung : "Ça sert à quoi la frite si t'as pas les moules ? ça sert à quoi l'cochonnet si t'as pas les boules ?"
Châteaux en Espagne. Ce vendredi à Bagnols/Cèze on fêtait le 30e anniversaire du royaume d’Elgaland-Vargaland. Inutile de chercher sur une mappemonde où se situe ce royaume à consonnance nordique. Il n'existe en effet que dans l'imaginaire poétique et créatif de deux artistes suédois, Leif Elggren et Carl Michael von Hausswolff et ses frontières fictives se situent aux confins des frontières des autres pays, les espaces en dehors des eaux territoriales, les espaces numériques et des états comme le rêve. Une centaine de micronations existent un peu partout de par le monde - sans compter les communes libres - et le Gard possède la sienne. Suivant l'exemple de la République du Saugeais (Haut-Doubs), de la Principauté d’Arbézie, fondée en 1863 dans une maison devenue un hôtel à cheval sur la frontière franco-suisse du Jura, l'iconoclaste Principauté d'Aigues-Mortes (*) a vu le jour en 2010 pour promouvoir le tourisme, vanter les charmes et animer la cité médiévale. Elle est dirigée par le prince souverain Jean-Pierre IV, possède sa propre monnaie, le Flamand, et sa devise : "Je vois la vie en rosé". La Principauté d'Aigues-Mortes a participé en 2015 à la 3e conférence Polination, dans la République libre d'Alcatraz, une micronation située à proximité de Pérouse en Italie. De quoi faire sourire si la chose n'était prise très au sérieux par certains de ses sujets qui revendiquent le fait qu'elle fut créée en 1270, année de... la mort de saint Louis ! Pas de quoi fouetter un chat et comme relevé dans une citation apocryphe attribuée à Michel Audiard, "Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière". Pour le reste on est bien d'accord : si le rouge est de Lille, le rose est de Provence (si le Rouget de Lisle, le rosé de Provence) ! Je vous laisse, je suis attendu à Groland !
* À ce jour, on ignore si la Principauté est toujours en activité. Si vous en savez plus, faites-le-nous savoir...
Ça l'affiche mal ! Ah certes on n'ira pas leur couper les oreilles - ni la queue d'ailleurs ! - comme c'est le destin d'ores et déjà promis à quelques braves cornus qui croiseront bientôt les matadors dans les arènes nîmoises, mais celles des employés de l'imprimerie municipale ont quand même dû siffler vendredi lors de l'annonce des cartels en lice pour la prochaine feria de Pentecôte 2022. Est-ce par souci d'originalité, dans une ville où l'on aime à se démarquer, ou par simple étourderie ? Toujours est-il que la Mairie s'est distinguée en revisitant le calendrier et en exauçant tardivement la supplique d'Alphonse de Lamartine qui réclamait au temps, dans son poème Le Lac, de "suspendre son vol". Cette année, à en croire l'affiche officielle, à Nîmes nous aurons en effet droit non pas à un 5 juin mais à deux ! Porte-bonheur mais aussi référence divinatoire dans l'alphabet hébraïque, le chiffre 5 rime apparemment aussi avec la fortune dont on sait qu'elle sourit aux audacieux, ceci expliquant peut-être cela. De fait, on ne saurait que trop conseiller aux collectionneurs de se ruer pour dégoter un exemplaire de ce qui sera rapidement un collector. Pourtant, on nous concèdera que pour le coup cette affiche la fiche mal.
Philippe GAVILLET de PENEY