L'ANNÉE VUE PAR... Sébastien Arnaux, directeur du Pont du Gard
Comme chaque année, Objectif Gard demande aux personnalités du territoire de faire le bilan de l'année passée et de se projeter sur la nouvelle. Aujourd'hui, pour la dernière de cette rubrique, c'est Sébastien Arnaux, directeur du Pont du Gard, qui répond à nos questions.
Objectif Gard : Quel a été votre meilleur souvenir de 2021 ?
Sébastien Arnaux : C’est le premier groupe d’enfants qui est venu visiter le Pont du Gard après une longue période de confinement. C’était la première sortie en groupe pour ces enfants. Ils pouvaient redevenir pour un temps les témoins privilégiés de la beauté de ce monument et de son site naturel. La beauté est un langage universel qui nous enseigne l’humilité, l’harmonie, l’équilibre, la juste mesure.
Et le pire ?
L’incendie criminel qui a ravagé le vieux moulin avec cette crainte de voir disparaitre ce monument et les souvenirs que tant d’hommes et de femmes ont pu se construire autour de cette bâtisse.
Qui a été, selon vous, la personnalité de l’année ?
Thomas Pesquet nous a permis de prendre de la hauteur et de la distance avec l’actualité. Il parle à tous, mais d’abord aux plus jeunes. Ses messages quotidiens ont permis de de nous émerveiller devant la beauté de notre planète alors que dans le même temps nous subissions les crises écologiques, sanitaires et sociales, nous rappelant ainsi notre incroyable fragilité.
Qui sera celle de 2022 ?
Stromaé. Parce que c’est un artiste et plus que jamais nous avons besoin des artistes. Nous avons besoin d’émerveillement, de partager des émotions. Nous avons besoin de leur sensibilité qui nous permet de comprendre certaines des transformations qui affectent le monde d’aujourd’hui et qui laisse parfois entrevoir l’espérance que nous pouvons faire naitre collectivement. Enfin, avant de revenir de « l’enfer » n’oublions pas que Stromaé a été accueilli en résidence à Paloma pour son album « Formidable ». N’avons-nous pas là un « formidable » plaidoyer pour le soutien à la création artistique ?
Année électorale oblige : votre pronostic pour la présidentielle ?
Un pronostic… Aujourd’hui nous en sommes réduits à commenter, à liker, à ne plus aimer et parfois à haïr. Il s’agit dans ce monde fracturé de trouver de nouveaux repères, de déterminer ce qui est universel afin de construire, ensemble, le monde dans lequel nous désirons vivre. Une seule chose doit agiter les esprits : la quête de sens. Il faut trouver les moyens de construire une société qui s’interroge davantage sur la finalité de ses choix et sur leur comptabilité avec le réel.
Propos recueillis par Abdel Samari
À partir de ce lundi 17 janvier, c'est le retour d'Expresso, votre rubrique quotidienne qui livre chaque matin à 8 heures 30, une information de la coulisse politique gardoise en avant-première.