Quelques semaines après l’annonce de la relégation en ligue 2 du Nîmes Olympique, le club s'est illustré en terminant quatrième de la e-Ligue 1, la version virtuelle du championnat de France de football. Âgé de 24 ans Pain Fifa représentait les couleurs des Crocos. Interview.

Objectif Gard : Quel a été votre parcours pour devenir joueur pro ?

Pain Fifa : J’ai commencé Fifa par passion, puis un jour j’ai fait un tournoi par hasard dans un bar à Limoges, il y a trois ans. Après ça, une équipe s’est montée et les tournois ont suivi. J’ai participé à plusieurs compétitions puis Atlantide Wave (une équipe de esport, ndlr) m’a contacté pour que je la rejoigne.

Faites-vous des études en parallèle ?

Je suis actuellement étudiant à la fac, en licence d’histoire. Au début, c’était compliqué d’allier les cours avec l’e-sport car, par exemple, la e-Ligue 1 tombait en même temps que mes partiels.

Vous voyez-vous rester dans l’e-sport toute votre vie ou comptez-vous vous rediriger vers un cursus plus "classique" ?

Si je peux rester dans l’e-sport avec plaisir, car gagner de l’argent en jouant aux jeux vidéos c’est très plaisant et j’aime ça. Après, une carrière sportive ne dure jamais bien longtemps mais j’espère pouvoir y rester le plus de temps possible.

Comment se déroule l’e-Ligue 1 ? En dehors de l'aspect virtuel, il y a-t-il une différence avec la Ligue 1 traditionnelle ?

L’e-Ligue 1 est l’e-championnat de France officiel sur EA Sports Fifa depuis 2016. Le format est similaire à la Ligue des Champions et la compétition dure entre trois semaines et un mois. La ligue est organisée ainsi : cinq équipes par poule et les trois premières sont qualifiées pour les 1/16^e de finale. Chaque club français est représenté par deux joueurs de chaque plateforme (playstation et xbox, ndlr) qui joueront chacun leur match contre un adversaire de la même plateforme qu’eux. Pour monter dans le classement du tournoi, il faut remporter au moins deux matches sur trois contre chaque club. Donc, oui, c’est différent car il n’y a pas un championnat avec 38 journées comme en Ligue 1, le tournoi ne dure que quelques semaines et on ne reste pas avec le même club toute la saison.

Comment avez-vous été choisi pour représenter le NO ?

J’ai participé au tournoi de la draft, quatre clubs n’avaient pas encore choisi leurs joueurs et le Nîmes Olympique, qui était dernier au classement, a choisi en premier ses deux joueurs. J’ai été sélectionné même si je ne suis pas Nîmois. J’ai beaucoup apprécié jouer pour ce club qui a l’amour du maillot, ils sont vraiment très gentils.  

Comment s’est déroulée la compétition pour votre équipe ?

On est tombé dans une grosse poule, on était loin d’être favoris et on arrive à finir à la deuxième place  à égalité de points avec le premier. On réussit à aller jusqu’en demi-finale mais le niveau était trop haut. Les joueurs de Lorient étaient en grande forme. L’un d’entre eux venait de gagner le titre de champion d’Europe et c’est sûrement les deux meilleurs joueurs de leurs consoles actuellement. On ne se connaissait pas avec mon coéquipier, mais, malgré tout, on a réussi à jouer ensemble. On a aussi réussi à éliminer le MHSC ! C’était plus qu’un simple match et on savait que si on n’arrivait pas à gagner le titre il fallait au moins se consoler en gagnant le derby (rires).

Qu’est ce qui a manqué pour aller chercher la victoire face à Lyon pour la troisième place ? 

Lyon est une référence en e-sport. C’est l’un des premiers clubs à avoir monté sa structure e-sport, donc la pression était grande. Ils avaient déjà joué leur demi-finale contre Marseille, et nous, on a dû enchaîner notre demie et le match contre Lyon 15 minutes plus tard. Sachant qu’on venait de perdre contre Lorient, le moral était moins présent et on a fini par perdre sur penalty… Je reste satisfait de notre parcours.

Beaucoup disent que l’e-sport n’est pas du sport. Qu’en pensez-vous ?

Je dirais que l’e-sport n’est pas un sport physique mais plutôt mental et psychique. On n’est pas sur le terrain comme les athlètes mais cela demande autant de réflexion et de concentration.

Matthieu Morel