NÎMES EN FERIA Petite novillada et grosse frayeur
Pour une novillada inaugurale, on a connu fin plus heureuse...
Une seule oreille (pour Adrien Salenc sur son second) et une grosse cornada (pour Diego San Román) : voilà peut-être le bilan que l'on peut faire à chaud de cette course qui s'annonçait pourtant bien. Six élevages français, deux novilleros nîmois plein de technicité et d'allegria et un puntero à venir qui faisait sa présentation à Nîmes.
Chef de lidia, Adrien Salenc. Pour se mettre en chauffe, c'est l'exemplaire des frangins Gallon qui est choisi au sorteo pour ouvrir la course. Un frêle novillo qui rythme parfois sa charge de quelques coups de tête à gauche mais qui ne semble pas gêner le piéton. Peu à peu il parvient à ouvrir le panel des possibles mais le cornu n'ira pas dans tous les terrains. Noble comme toujours dans la famille, le novillo manquera certainement de force et de moral par moment. Salut au tiers pour Salenc qui n'est pas arrivé à fouiller suffisamment profondément dans les qualités de l'animal.
Son deuxième opposant se fera chiper une oreille. Pupille de Pagès-Mailhan, l'exceptionnel Holgazano se verra même gratifié d'une vuelta al ruedo à titre posthume tant ses qualités ruisselaient en piste. Fabuleux dans tous les tercios, peut-être un peu moins à la pique, le novillo a régalé l'assemblée en transmettant de belles émotions. Adrien, dès les premiers coups de capote qu'il donnera avec brio, ne s'y est pas trompé et n'a pas lâché prise, travaillant sans cesse pour grappiller ce qu'il pouvait, il fait tomber le pavillon blanc vite accompagné d'un bleu pour le novillo.
Présentation de Diego San Román. Présentation qu'il n'oubliera hélas pas mais pour laquelle il pourrait finalement garder un souvenir mitigé. Sur son premier novillo, le jeune montrera les qualités qu'on lui connaît. Un savoir-faire, une attitude, une gestuelle. Mais l'exemplaire de chez Blohorn ne lui facilite pas la tâche et lui demande les papiers à chaque série, à droite comme à gauche. Salut au tiers mais à revoir sans aucun doute.
C'est lors de son second duel que le jeune se fera attraper. Une sale cornada qui l'a suspendu au piton pendant quelques instants, le faisant tournoyer comme la trotteuse d'une montre molle de Dali. Une blessure qui arrivait après une première cogida sans gravité et quelques autres avertissements mais que voulez-vous, les petits sont dans une arène de première catégorie, ils doivent se jouer la vie. C'est chose faite... Le novillo de Patrick Laugier, estampillé Piedras Rojas, n'a pas franchement montré de vice mais la vie est ainsi faite. Adrien Salenc a dû porter l'estocade une fois que Diego San Román fut transporté à l'infirmerie des arènes. La blessure a visiblement été plus spectaculaire que grave, tant mieux.
Passons maintenant au petit nîmois, El Rafi. Dans sa cuadrilla, un autre nîmois, Maxime Ducasse, Max. Amateur du Nîmes Olympique, subalterne pas comme les autres, Max a mis fin à sa belle et longue carrière dans ses arènes après cette ultime course. Lors de sa première opposition, El Rafi hérite d'un novillo pointu de chez Los Galos (Marie Sara). En plus, le bicho joue du coup de tête et envoie les cornes un peu partout avant de ne plus rien envoyer du tout. Silence.
Pour finir, autre silence pour El Rafi un peu court dans ce dernier acte. L'émotion était là avec la dernière paire de banderilles de Maxime Ducasse partagée avec El Rafi mais une fois la muleta en main et après avoir brindé ce novillo à Renaud Ripart, Clément Depres et Anthony Briançon, trois joueurs du Nîmes Olympique, El Rafi n'a pas su trouver les bonnes options pour se mettre en valeur devant un novillo de Jalabert assez froid.