NÎMES Un conseil municipal focalisé sur le débat d’orientation budgétaire
Ce samedi matin, le conseil municipal de Nîmes a essentiellement tourné autour de la délibération numéro 4 portant sur le débat d’orientation budgétaire. Délibération qui a divisé les membres de l’assemblée.
Le débat d’orientation budgétaire est toujours un grand moment. C’est l’occasion pour les élus de l’opposition de dire tout le mal de la gestion budgétaire de Jean-Paul Fournier en 14 ans de mandat (il est maire depuis 2001, NDLR), de s’envoyer des petites phrases assassines, de rire aux bons mots des copains, mais aussi d’entendre les grands de ce monde à travers des citations légèrement orientées. Ce matin, c’est le député européen Franck Proust, très en forme, qui s’est chargé des citations. Il a d’abord évoqué Clémenceau, Césaire avant de citer Churchill : « Christophe Colomb fut le premier socialiste : il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait et il faisait tout ça aux frais des contribuables ». La salle rit de bon cœur. La députée socialiste Françoise Dumas un peu moins. D’autant qu’elle en reprend une deuxième couche dans la foulée par un Franck Proust transformé en Tigre : « Madame Dumas, je vous plains. Etre députée socialiste en ce moment ne doit pas être simple à vivre ».
Fayet : « Vous poussez le bouchon un peu loin ! »
Toutes ces amabilités intervenaient à la suite de la présentation des orientations budgétaires 2016 par Yvan Lachaud. Le président de Nîmes Métropole n’a pas oublié de rappeler - au cas où il resterait quelqu’un qui l’ignore - comme les temps sont durs et encore plus depuis la baisse des dotations de l’Etat. Mais, malgré tous ces coups durs, Yvan Lachaud le promet : « aucune taxe ne sera augmentée. La taxe d’habitation, par exemple, ne bougera pas ». Mieux : il explique que la taxe sur les ordures ménagères, la TOEM, baissera de 6,6 millions d’euros l’an prochain. C’est là où tout le monde n’est pas d’accord : Lachaud laisse entendre que cette baisse est un vrai choix en faveur des Nîmois quand d’autres, comme le frontiste Yoann Gillet, pensent autrement : « C’est sans aucune honte que vous parlez de la baisse de la TOEM qui vous a été imposée par le Préfet ». Sylvette Fayet, une fois n’est pas coutume, est sur la même ligne : « Vous poussez le bouchon un peu loin ! Cette baisse n’est qu’une mise en conformité avec la loi suite à un rappel à l’ordre du Préfet ». Jean-Paul Fournier répond : « On n’avait aucune obligation de baisser la TOEM. C’est une décision collective ». On ne les mettra pas d’accord.
Une vision poussiéreuse
Ils ne seront pas non plus d’accord sur la dette. Quand Yoann Gillet s’indigne d’une dette de 200 millions d’euros, Yvan Lachaud rappelle qu’en mars 2001, à l’arrivée de Jean-Paul Fournier, celle-ci était de 294 millions d’euros : « soit une réduction de dette de 94 millions d’euros », se félicite le président de Nîmes Métropole. Quand Sylvette Fayet regrette qu’un tiers des investissements soient consacrés au musée de la Romanité, Franck Proust regrette quant à lui « la vision poussiéreuse » de sa contradictrice. Regardant vers l’avenir, le député européen a souligné tous les projets qui font que Nîmes « bouge, se réinvente » : le musée de la Romanité, le Palais des Congrès, l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, la restauration des arches des Arènes, l’équipement numérique dans les écoles nîmoises… Une tirade saluée par une standing ovation, un brin moqueuse, des membres du Front National.
Tony Duret