Nul besoin d’être superstitieux pour attendre avec impatience la délibération numéro 13 de ce conseil municipal spiripontain hier soir.

Il faut dire qu’il s’agissait d’approuver le règlement de consultation dans le cadre de la consultation pour le projet de cession de l’ensemble immobilier acquis par la municipalité en 2014, bref de reparler de ce projet qu’une partie de l’opposition conteste.

« Un nouveau quartier de la commune »

« Un lieu à enjeu fort de renouvellement urbain et de requalification » a estimé le maire Roger Castillon, avant d’expliquer que l’Hôtel Dieu avait « pour vocation la création d’un nouveau quartier de la commune », et que dans ce cadre, il avait été « décidé après 18 mois d’études de procéder à la revente de l’ensemble par le biais d’un appel à projets afin de pouvoir s’assurer très en amont du respect de l’ensemble des contraintes réglementaires attachées au site. »

Pour ce faire, il était demandé au conseil municipal d’approuver le règlement de consultation, « la charte de cette vente », dixit l’édile, composée de huit points. Ainsi, le futur acheteur devra notamment créer une traversée nord-sud entre le boulevard Carnot et la rue des Capucins, un axe piéton est-ouest, des surfaces destinées aux activités commerciales et aux professionnels de santé, 25 % de logements sociaux, des logements adaptés aux personnes âgées et d’autres en accession, implanter une activité hôtelière de positionnement haut de gamme, ou encore limiter la place de la voiture.

Le maire a ensuite donné des éléments de calendrier, avec la sélection d’un ou plusieurs opérateurs « à l’été 2017 avec la signature d’une promesse de vente à l’issue de la consultation, avec une cession et un démarrage des travaux courant 2018 », le tout pour un prix de cession qui ne pourra être inférieur à 2,9 millions d’euros HT.

« Il n’était pas raisonnable de transférer l’hôtel de ville dans ce lieu »

Comme attendu, c’est du camp de l’ancien maire Gilbert Baumet, une nouvelle fois absent hier comme plus de la moitié de l’opposition, que sont venues les critiques sur ce projet. C’est Carine Fournier qui s’y est collée, en évoquant « un projet bien modifié par rapport au PLU. Où est passée la mairie, l’antenne du Conseil départemental et le Trésor public ? »

Roger Castillon lui répondra que oui, « il avait été envisagé un temps de mettre certains services de la mairie sur ce site » mais qu’après étude approfondie, « il n’était pas raisonnable de transférer l’hôtel de ville dans ce lieu. » « La mairie ne sera pas transférée à l’Hôtel Dieu, ça devrait réjouir votre collègue très souvent absent (subtile allusion à Gilbert Baumet, ndlr), qui trouvait ça complètement ridicule », a poursuivi le maire. Pour le Conseil départemental et le Trésor public en revanche rien n’est perdu : « il y aura des locaux disponibles, et des possibilités. »

Où l’on reparle de la Blache

Pas de quoi convaincre Carine Fournier qui, après s’être émue du coût des différentes études de ce dossier, a demandé s’il n’y avait pas « quelque chose de caché derrière ce rachat, car vous (le maire, ndlr) avez dit dans la presse que pour que l’hôpital puisse acheter la Blache, la mairie devait racheter l’Hôtel Dieu. » Des propos réfutés par le maire, qui affirmera qu’il n’y avait « aucun lien entre les deux ».

Faisons une petite parenthèse. Les propos cités par Carine Fournier ont été publiés sur Objectif Gard, dans un article du 12 décembre 2014 sur le rachat de la Blache par l’hôpital de Pont. Des propos qui ni à la publication de l’article, ni depuis, n’ont fait l’objet d’un démenti ou d’un droit de réponse, et sur lesquels nous n’avons aucune raison de revenir. Parenthèse refermée.

« On transforme une friche qui ne ressemble à rien en un nouveau quartier plein de vie et de services » lancera la première adjointe Claire Lapeyronie pour clore le débat sans convaincre les baumetistes, qui s’abstiendront, avant que le maire affirme que « nous serons amenés à en reparler. » C’est possible.

Et aussi :

Une subvention pour l’American Bike : le différend entre l’association et la municipalité, évoqué à mots couverts par l’association des Spirit Bridge Riders qui organise chaque été l’événement pour la maladie d’Alzheimer semble réglé. Ainsi la municipalité a voté hier soir une subvention de 2 000 euros, qui vient s’ajouter au soutien logistique valorisé à hauteur de 5 800 euros. La délibération a été votée avec trois abstentions, venues une fois n’est vraiment pas coutume, de la majorité.

Tout baigne pour l’eau : le rapport annuel sur le prix et le service de l’eau a été présenté par le conseiller Alain Morillon, et il fait montre d’« une qualité de l’eau bonne et conforme » et d’un prix stable. Quant au réseau, « il s’améliore » a noté l’élu, même s’il reste « beaucoup de fuites. » Encore majoritairement vétuste, le réseau fait l’objet de travaux de la mairie, « 1,2 kilomètre par an, soit 330 000 euros investis en 2015. »

Le Ciné 102 se porte bien, merci pour lui : fermé actuellement pour travaux, le Ciné 102 a connu une belle année, avec 17 780 spectateurs, un chiffre en hausse de plus de 1 000 entrées par rapport à 2014. « 44 % des tickets sont des abonnements, ce qui démontre une grande fidélisation du public » a souligné l’adjointe à la culture Christine Clerc.

TER, la ville soutien toujours la réouverture : sollicitée par l’Association des usagers du TER rive droite, la ville s’est de nouveau positionnée pour la réouverture de la ligne et de la gare de Pont-Saint-Esprit, et ce à l’unanimité.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com