PRÉSIDENTIELLE Patrice Prat : « Arnaud Montebourg est capable de réconcilier la grande famille de gauche »
Hier après-midi, depuis Frangy-en-Bresse, l’ancien ministre du Redressement productif a déclaré sa candidature pour la Présidentielle de 2017. Patrice Prat, député du Gard et bras droit d’Arnaud Montebourg, réagit.
Objectifgard : Comment accueillez-vous la candidature de l’ex-ministre ?
Patrice Prat : Je la souhaitais vivement. Cela fait maintenant 4 ans que je suis au côté d’Arnaud Montebourg. C’est un homme capable de réconcilier la grande famille de gauche à travers un projet alternatif qui dépasse les clivages. Le parcours d’Arnaud Montebourg est marqué par son volontarisme et son indépendance...
...Cette volonté de se démarquer n'est-elle pas le reflet de l'opportunisme politique ?
Pas du tout. Les personnes qui pensent ça semblent le découvrir... Ils ne se sont jamais interrogés sur son parcours auparavant. Arnaud Montebourg a été à l’origine de nombreuses idées sur la modernisation et moralisation de la vie publique… Aujourd’hui, les gens aspirent à un profond renouvellement de la classe politique.
Arnaud Montebourd n’a pas précisé s’il participerait à la Primaire organisée par le Parti Socialiste. Souhaitez-vous qu’il le fasse ?
Si cette primaire se déroule comme celle de 2011 (Arnaud Montebourg avait alors récolté 17% des voix, NDLR), c’est possible. Seulement aujourd’hui, nous sommes à 6 mois du scrutin et nous n’avons toujours pas les règles, les modalités d’organisation… Elles seront connues en octobre ! Nous avons de sérieux doutes sur la bonne foi du Parti Socialiste. Si c’est pour organiser une primaire bidon, ce sera sans nous.
Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche et maintenant Montebourg… La multiplication des candidatures n’a-t-elle pas tendance à noyer votre message politique ?
C’est un peu le jeu de la démocratie. D’ailleurs, il y a parfois beaucoup de candidats et peu d’idées… Hier, Arnaud Montebourg a déclaré sa candidature en mettant en exergue quelques grandes lignes de son programme. C’est un homme qui a la capacité de sortir du lot. Je suis à jeun de connaître les idées des autres candidats !
Justement, citez-nous deux mesures d’Arnaud Montebourg qui vous ont particulièrement marqué ?
Il y a d’abord celle sur l’Europe*. La France a un destin européen à réaffirmer. Elle ne doit plus se construire au mépris des intérêts des nations et des peuples. Certes, elle ne peut pas le faire seule. Cependant, notre pays a une position importante au sein de cette Union et doit faire entendre sa voix. Il y a également l’aide au PME* (Petites et Moyennes Entreprises). Ce patriotisme économique passerait par l’attribution de 80% des marchés publics de la France et la mise en place d’un « crédit national » pour l’aide au financement des entreprises.
Quel rôle jouerez-vous dans cette campagne ?
Depuis le départ du gouvernement d'Arnaud Montebourg, je me suis efforcé à être le trait d’union entre sa nouvelle vie professionnelle et l’univers des parlementaires. C’est encore trop tôt pour le dire, mais je pense que je serai peut-être l’un de ses porte-paroles.
Enfin, parlons de vous et de votre candidature pour les Législatives de 2017. Vous êtes démissionnaire du PS. Quelle sera votre stratégie ?
Vous savez, j'ai été très agréablement surpris des sollicitations que j'ai reçues. En 2012, lorsque j'ai été élu député, je ne jouissais pas d'une telle adhésion. Sincèrement, l'appareil politique est plus un handicap aujourd'hui qu'un atout. Les gens sont déçus des partis, mais ils s'intéressent toujours à la chose publique. Ils le font sous d'autres formes, notamment à travers leurs expressions sur les réseaux sociaux... Concernant ma stratégie, mieux vaut ne pas se presser. On verra qui sera sur la ligne de départ et, surtout, qui franchira la ligne d'arrivée.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
*Arnaud Montebourg propose de remettre en cause les traités européens sur la base du refus de l’austérité budgétaire et monétaire. Il souhaite également la création d’un « gouvernement économique » de la zone Euro pour « impliquer les citoyens » dans l’avenir de l’Europe.
*Cette règle serait effective pendant une période de 8 ans.