RING POLITIQUE Fabrice Verdier (PS) : "Le sourire en bandoulière, je ne sais pas faire"
Chaque mois, votre journal vous propose une interview complète d'une personnalité politique autour de trois thématiques : personnalité (7h et 10h), programme (13h) et quiz sur le Gard (15h). Aujourd'hui, c'est le conseiller régional sortant et député PS Fabrice Verdier qui s'est prêté au jeu de questions/réponses. Troisième sur la liste du Gard pour les Régionales, qui est-il réellement ?
OG : Tout le monde ne vous connaît pas. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Fabrice Verdier : Je suis Fabrice Verdier, j'ai 47 ans. Je suis papa de deux enfants et je vis avec une jolie camarguaise depuis sept ans. Professionnellement parlant, je suis maire de Fons-sur-Lussan, conseiller régional et député du Gard.
OG : Que de la politique, en somme...
FV : Ah non, j'ai été pion dans un lycée, vendeur d'assurance, puis fonctionnaire territorial pendant trois ans au service des sports de la mairie de Nîmes, puis à la mission Europe en tant que rédacteur territorial. Je suis tombé dans la marmite politique très vite : j'étais premier adjoint à 26 ans et maire à l'age de 30 ans.
OG : Comment être un bon élu sans avoir été confronté longtemps aux problématiques du monde du travail ?
FV : Je suis confronté au monde du travail tous les jours. Je passe mon temps à aller sur le terrain pour comprendre les gens. Je suis curieux de tout.
OG : Pourtant on dit de vous que vous êtes froid, intimidant...
FV : C'est vrai ! J'ai un premier abord très austère et rude. Je ne suis pas celui qui devient le chef d'un groupe en dix minutes. D'abord, j'observe, j'analyse et ensuite, j'agis. Le sourire en bandoulière, je ne sais pas faire. Comme je suis un peu étourdi, souvent dans mes pensées, je peux passer à côté de quelqu'un et ne pas le voir. C'est un défaut que j’essaie de corriger. Après, je pense être à l'aise dans la proximité. Je crois que c'est l'héritage : chez mes parents on était jamais dans l'esbroufe. Et ça marche ! A Fons-sur-Lussan, je fais 95% à chaque élection.
OG : Justement, vous ne cessez de grimper. Quelles sont vos ambitions ?
FV : Être heureux, évidemment ! Ensuite, je souhaite être réélu conseiller régional car j'ai la niaque. Je suis un peu fainéant mais content d'aller bosser tous les matins. Aujourd'hui, à court terme, ma seule ambition, c'est que Carole Delga devienne la présidente de la grande région. Et c'est vrai que ça me plairait de m'occuper du tourisme, de l'agriculture, de Sud de France. On verra ce que Carole Delga me proposera...
OG : Et maire d'Alès, ça vous tente ?
FV : C'est une ville que j'aime, mais briguer la mairie n'est pas à l'ordre du jour, même si le challenge est beau. Il y a d'autres personnes de qualité qui en ont les compétences.
"C'est mon dernier mandat à Fons-sur-Lussan"
OG : Vous cumulez les fonctions de député, maire de Fons-sur-Lussan et conseiller régional. Quel mandat allez-vous abandonner en 2017 ?
FV : On verra. Quoi qu'il arrive, je ferai toujours le choix du local sachant que c'est mon dernier mandat à Fons. Je trouve surréaliste le débat des places sans que l'on ai encore gagné quoi que ce soit. A la région, que les choses soient claires : je n'ai rien négocié avec Carole Delga.
OG : Parlons-en. Carole Delga, la tête de liste PS, est une illustre inconnue pour les électeurs. Pourquoi ce choix ?
FV : Moi je dirais, "the right woman at the right place". Qu'est-ce que nous demandent nos concitoyens ? Du renouveau ! La fraîcheur de Carole Delga nous prouve qu'elle a l'énergie de faire avancer les territoires. Elle est de chez nous, elle respire le Sud. Et puis, Carole Delga est soutenue par Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées. Ce n'est pas rien quand même !
OG : Que répondez-vous aux électeurs qui estiment que vous cherchez à vous recaser à la Région, prédisant une déroute aux législatives de 2017 ?
Je le comprends mais ce n'est pas un reproche que l'on peut me faire car je suis conseiller régional depuis 2004. Je ne me planque pas, j'affronte les situations.
OG : Donc vous pourriez affronter une vie sans politique ?
FV : Je me pose souvent la question mais pour être franc, je ne sais pas encore ce que je ferai. Peut-être que j'intégrerais à nouveau la fonction publique ou alors je développerais mon activité. Je monterais, par exemple, une pépinière pour vendre des plantes méditerranéennes qui ne consomment pas beaucoup d'eau. Mais je ne suis pas le premier à avoir eu l'idée.
Propos recueillis par la rédaction