VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON Coupures d'eau chaude, moisissures... les résidents de l'Aquarelle appellent à l'aide
Depuis deux ans, les locataires du bâtiment C de la résidence Aquarelle voient s'étendre des marques de moisissure dans les parties communes. La faute à une chaudière qui dysfonctionne et à des fuites qui créent de la condensation. C'est sans compter les coupures d'eau chaude tous les trois mois.
"Encore vendredi, on n'avait plus d'eau chaude. On n'en a pas eu non plus pendant deux semaines durant la période de Noël. C'est récurrent", se plaint une des locataires. "La chaudière lâche au bout d'un moment quand elle est en surchauffe", ajoute Agnès Bouvet, qui habite au rez-de-chaussée.
Les coupures d'eau chaude et les toilettes sommaires à la bouilloire, les 18 familles de ce bâtiment datant de 2015, les subissent toutes. "C'est pas évident pour les personnes âgés, les personnes malades ou handicapées", souligne Agnès. Mais pour elle, c'est la double peine, car confrontée à un autre problème de plus en plus inquiétant. À quelques mètres de la porte d'entrée de son appartement, se situe la pièce abritant cette fameuse chaudière et d'où partent les canalisations.
Un peu partout de l'eau coule des tuyaux et de la chaudière. "L'eau condense et ça crée de la pourriture. Il n'y a pas d'aération dans la chaufferie (fermée à clé, ndlr)", déplore Agnès. Dans le couloir du rez-de-chaussée, on distingue des traces de moisissure un peu partout au plafond, sur les murs. Les locataires laissent l'issue de secours ouverte pour essayer d'aérer l'espace et dissiper les fortes odeurs d'humidité. Certains compteurs d'eau sont en grande partie oxydés à cause de ces fuites.
Aujourd'hui, tous les locataires oscillent entre colère et appel à l'aide. "On paie notre loyer et des charges et on n'a même pas le minimum", tonne l'une d'eux. Face à cette situation, ils ont écrit et appelé de nombreuses fois le bailleur social qui gère le bâtiment, Grand Delta Habitat. Mais jusqu'à présent, le problème n'est toujours pas réglé. Ils ont aussi appelé Engie avec qui, Grand Delta Habitat a passé un contrat d'entretien pour la résidence. Désespérée, une des résidente a même envoyé récemment un courrier plus haut, à la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) pour tenter de faire bouger les choses. Aujourd'hui, tous les résidents veulent que la chaudière soit changée et les fuites réparées.
"Qu'il y ait des pannes, c'est normal, en revanche, qu'il y en ait aussi souvent sur une chaufferie neuve, ça ne l'est pas"
Objectif Gard a contacté Valentine Larregneste, responsable de l'agence Les Sources de Grand Delta Habitat en charge du dossier. Elle nous explique : "On s'est aperçu plusieurs années après la livraison de la résidence qu'il y avait des pannes successives qui engendraient des dysfonctionnements sur la chaufferie, celle-ci se met régulièrement en tension. Quand elle s'arrête, cela nécessite l'intervention d'un technicien pour la remettre et effectuer un réglage. Qu'il y ait des pannes, c'est normal, en revanche, qu'il y en ait aussi souvent sur une chaufferie neuve, ça ne l'est pas."
Il y a deux ans, Grand Delta Habitat a lancé un audit. Un des premiers problèmes identifié est dû à la forte concentration de calcaire de l'eau de Villeneuve : "Cette eau a abîmé de manière plus rapide tous les éléments. On a vite posé un adoucisseur." Mais ce n'est pas le seul dysfonctionnement soulevé. Grand Delta Habitat essaie donc de faire marcher son assurance dommage ouvrage, valable pendant 10 ans pour se faire rembourser tout ce qui ne fonctionne pas. "Il y a des expertises, des rapports. C'est long à supporter pour les locataires, néanmoins, on s'est déjà chargé de remplacer des éléments notamment les résistances", ajoute Valentine Larregneste.
Lors de son assemblée générale avant-hier, le bailleur a d'ailleurs décidé de ne plus travailler avec Engie comme prestataire car jugé "pas suffisamment réactif". Concernant les tâches de moisissure découlant des fuites successives, Grand Delta Habitat attend que la chaudière soit totalement réparée pour effectuer les "travaux d'embellissement". Valentine Larregneste conclut : "Actuellement, il n'y a plus de fuite mais pour enlever les traces d'humidité, on attend que les murs soient totalement secs."
Marie Meunier