VIVEMENT DIMANCHE Saint-Jean-du-Gard : La douceur de la soie, le piquant des châtaignes, la folie des courses auto
Les Cévennes sont comme des remparts autour de Saint-Jean-du-Gard. En hiver, ils sont peu à oser les franchir. Mais l'été venu, les montagnes sont prises d'assaut par une masse de touristes, soit plus de 10 000 flâneurs en 2012. Le calme avant la tempête, quoi. Ils se précipitent tous à la gare du train à vapeur ou sur les bords du Gardon qui traverse la Perle des Cévennes. Mais ont-ils foulé le sol du Musée des Vallées Cévenoles de Saint-Jean-du-Gard ? La réponse est oui, comme quoi le farniente à ses limites.
L'histoire de Saint-Jean-du-Gard s'est tissée sur le fil à soie
Dans les murs du Musée, propriété de Daniel Travier, toute l'histoire de la commune y est racontée. Une histoire dont les traces ont disparu et pourtant. Il y a encore 50 ans, le travail de la soie faisait encore la réputation de Saint-Jean-du-Gard. Mais des 23 filatures qui se sont installées sur ses terres, au pied de la Corniche des Cévennes, il n'en reste plus qu'une, la Maison Rouge qui employait 120 salariés, la dernière à avoir fermé ses portes en 1965. Elle accueillera par ailleurs, dès 2015, le Musée des Vallées Cévenoles. Mais cela, c'est l'avenir, replongeons dans le passé. C'est au milieu du XIXe siècle que l'industrie de la soie connaît son apogée, alors que l'élevage des vers à soie avait commencé un siècle plutôt. Comme toutes les filatures des Cévennes, les productions de celles de Saint-Jean-du-Gard partaient à Aubenas en Ardèche où les fils étaient moulinés avant de quitter la région, direction les ateliers de soieries de Lyon. "Les tisserands cévenols ne gardaient que très peu de soie pour en faire des bas. Ils conservaient aussi les déchets pour en faire des parures de tissu, explique Michel Verdier, animateur au Musée. L'activité a commencé à s'éteindre en 1950, conséquence de la maladie des vers à soie."
Le châtaignier, un rôle prépondérant dans l'économie cévenole
Une autre maladie, l'endothia, a aussi mis un terme à la culture du châtaignier qui jouait jusqu'au XXe siècle un rôle prépondérant dans l'économie cévenole et notamment à Saint-Jean-du-Gard. "C'était le grand nourricier dont l'homme tirait la majeure partie de son alimentation. Le bois était utilisé dans la construction et pour la confection d'objets divers (meubles, menuiserie, ruches, cheneaux, vannerie etc), les feuilles comme nourriture et litière pour le bétail" écrit Daniel Travier dans la revue du Club cévenol Causses et Cévennes datée de 1982. Les châtaignes qui étaient décortiquées avec des solas par exemple -- chaussures équipées de longs piques (photo à droite) -- après avoir été déshydratées, été régulièrement cuisinées par les Cévenols.
41ème Course de côte de St-Jean-du-Gard
Quittons le passé pour nous tourner désormais vers l'avenir. Un futur proche toutefois puisque ce week-end, Saint-Jean-du-Gard accueillera la 41ème Course de côte - Col Saint-Pierre. Une épreuve comptant pour les championnats d'Europe et de France de la Montagne 2013 qui rassemblera plus de 200 pilotes internationaux derrière la ligne de départ. Plus d'infos ici.
Stéphanie MARIN
stephanie.marin@objectifgard.com