ALÈS Cratère : l'occupation prend corps, bientôt des renforts
La fronde des intermittents du spectacle, qui occupent une soixantaine de théâtres à travers toute la France pour réclamer notamment la réouverture des lieux de culture, mais aussi la prolongation de l'"année blanche", a gagné la capitale des Cévennes ce mardi. Depuis, l'occupation s'organise et les soutiens affluent.
Comme chaque jour depuis "la prise du Cratère" ce mardi, le collectif composé d'intermittents et de précaires a organisé une assemblée générale sur le parvis de la scène nationale alésienne ce jeudi, peu après midi. Ils étaient une quarantaine à y prendre part.
Un rassemblement qui a donné lieu à une succession de prises de parole entamée par l'énergique Nicole Choukroun qui, de sa voix rocailleuse, a lu un texte baptisé #OccuponsPartout. "Le printemps est inexorable, il sera social, culturel et solidaire", a d'abord martelé celle qui a la sensation qu'un "changement de saison" est en cours, porté par "des occupations qui redonnent de la force."
Liant le sort des artistes et techniciens du spectacle à celui de tous les "intermittents de l'emploi" que sont les saisonniers de l'hôtellerie et de la restauration, entre autres, Nicole Choukroun a ensuite énuméré une série d'exigences du collectif. À commencer par "l'abandon pur et simple de la réforme de l'assurance chômage" et "la prolongation de l'"année blanche" assortie à "son élargissement à tous les intermittents de l'emploi des autres secteurs."
Les renforts arrivent
Une "véritable politique culturelle du service public" accompagnée de "la réouverture de tous les outils de travail" du secteur culturel figuraient aussi parmi les nombreuses revendications des occupants, qui n'ont pas oublié les étudiants pour lesquels ils préconisent "des mesures d'urgence" répondant à leur "précarité psychologique et financière."
Parce que cette "agora" était "un temps de liberté où tout le monde peut s'exprimer", Alain Rivron, l'un des responsables de l'union locale de la CGT d'Alès, s'est lui aussi emparé du micro pour "apporter tout son soutien à la lutte des intermittents du spectacle", avant d'évoquer "sa bataille engagée au mois de novembre dernier" contre la loi sécurité globale, "une loi liberticide", destinée à "faire plaisir aux policiers qui pourront porter leur arme dans le civil en dehors de leurs heures de service et nous filmer dans les manifestations sans aucun contrôle."
Désormais, le collectif, qui promet la tenue d'une assemblée générale chaque jour à 12 heures 30 devant le Cratère, attend "des renforts" pour "amplifier la lutte." Les premiers devraient arriver dès aujourd'hui de Nîmes, en provenance de la salle Paloma pour investir celle du Cratère, "une scène nationale labellisée par l'État."
Corentin Migoule