ALÈS Pour endiguer la délinquance, l'Agglo opte pour un arsenal de mesures préventives

Ce mercredi 12 octobre, la toute première séance plénière du conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD) se tenait dans la salle des assemblées du bâtiment Atome. Conseillers communautaires d'Alès Agglo, représentants de l'État, de la Justice, forces de l'ordre, partenaires associatifs, représentants de l'Éducation nationale et médiateurs ont choisi de faire corps contre la délinquance, en brandissant un arsenal de mesures préventives.
Près de deux ans après avoir été votée à l'unanimité en conseil communautaire d'Alès Agglomération (relire ici), la création d'un conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD) s'est définitivement concrétisée ce mercredi 12 octobre, à la faveur d'une première séance plénière. Une réunion à laquelle ont pris part près de 75 partenaires, dont les représentants de l'État, de la Justice, les forces de l'ordre, les travailleurs sociaux, les représentants de l'Éducation nationale et des médiateurs.
Les maires de la péri-urbanité alésienne (Alès, Cendras, Rousson, Saint-Christol-lez-Alès, Saint-Hilaire-de-Brethmas, Saint-Jean-du-Pin, Saint-Julien-les-Rosiers, Saint-Martin-de-Valgalgues, Saint Privat-des-Vieux et Salindres), qui concentre près de 60% de la population de l’Agglo et environ 75% des faits de délinquance, étaient également conviés à ce premier rendez-vous formel de ce nouvel outil intercommunal.
"On travaille par sectorisation", a d'abord amorcé Christophe Rivenq, président d'Alès Agglo. Car si les premières moutures du CISPD ne s'adressent pour l'instant qu'aux 10 communes précédemment citées, les 62 autres communes que compte l'Agglo en bénéficieront d'ici 2024, puisqu'un élargissement est prévu dès le début de l'année 2023. "Ce CISPD est l’occasion de coordonner nos actions pour être encore plus efficace ensemble que nous le sommes individuellement", a résumé le dernier nommé, qui y voit "un choix politique fort" des conseillers communautaires.
Un triple objectif
18 mois après l'ébauche de sa conception, le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance s'est matérialisé par la création d’une police rurale, laquelle sera composée de huit agents d'ici la fin de l'année, ainsi que par l'embauche d'un médiateur, Yannick Rosado, ancien commandant de la brigade de proximité de Saint-Martin-de-Valgalgues et d'une médiatrice canine. Depuis 2021, le tandem revendique 138 interventions (interpersonnelles et canines), pour un taux de réussite estimé à 95%, soit "5% seulement de procédures pénales" enclenchées à l'issue des médiations.
Cette première séance plénière, louée par l'ensemble de ses participants pour la "richesse" et l'exhaustivité des réflexions qui y ont été menées, a accouché de la mise en place de trois axes de travail, lesquels avaient été mis en exergue par le diagnostic réalisé par le cabinet de conseil Sur&tis, avec l'aide de l'ensemble des maires de l'Agglo. Limiter les risques d’exposition des jeunes à la délinquance, prévenir les formes de délinquance particulièrement préoccupantes sur l’agglomération (violences intrafamiliales), et renforcer les dispositifs de tranquillité et de sécurité publique feront ainsi office de priorités pour le CISPD.
Mais alors que nous pourrions être tentés de penser que la création de ce dispositif communautaire intervient en réponse à une recrudescence des actes de délinquance sur le territoire, Serge Bord, conseiller communautaire délégué au CISPD, tempère : "On ne répond pas à une forme d’urgence avec ce CISPD. On l’a créé car c’est une volonté politique dans la perspective du mieux vivre ensemble." Et le maire de Saint-Julien-les-Rosiers d'ajouter : "Plus on fait vivre en amont cette prévention, plus on va désengorger les tribunaux."
"Il n’y a pas de zone de non-droit"
Des propos faisant écho à l'appel conjoint du président de l'Agglo et de la vice-procureur du tribunal d'Alès, Nathalie Welte, à renforcer les effectifs alésiens (policiers, gendarmes et magistrats). "Malgré les efforts de la justice et les réponses systématiques et fermes qui sont apportées, les faits de délinquance diminuent peu", avait par exemple suggéré la dernière citée. "À Alès, nous avons aussi des particularités qui tiennent aux sous-effectifs. Nous sommes peu pour traiter une délinquance riche. Il y a aussi la problématique des addictions qui est très prégnante."
"Je rappelle que nous sollicitons toujours un juge pour mineur, ainsi qu'un greffier pour traiter in situ les cas qui pourraient nous permettre de faire des réponses plus adaptées au territoire que lorsqu'ils le sont à Nîmes", avait quant à lui glissé Christophe Rivenq. Pour ne pas faire dans l'obscur, le sous-préfet de l'arrondissement d'Alès, Jean Rampon, a tenté de brosser un portrait bien différent. Sans nier l'existence d'un "bruit de fond de délinquance avéré sur le territoire", le représentant de l'État a assuré que les services de police et de gendarmerie obtiennent "de très bons résultats" et ne sont aucunement "dépassés". Et d'enfoncer, prenant l'exemple récent d'une rencontre avec des dealers : "On n’a pas ici un niveau d’insécurité plus inquiétant qu’ailleurs. On a des moyens et il n’y a pas de zone de non-droit. À titre personnel, je vais partout et je m’y déplace sans escorte."
Tandis que le président de l'Agglo venait de vanter la contribution indirecte à cette démarche préventive voulue par le CISPD de "toutes les actions liées au développement de la culture et de l'activité sportive auprès de la jeunesse", la vice-procureur reconnaissait les bénéfices du recrutement récent d'un juriste assistant et d'une chargée de mission "VIF". En 2023, les protagonistes du CISPD ont d'ores et déjà prévu de mener deux campagnes de sensibilisation à destination d'un jeune public. Elles concerneront la préoccupante recrudescence de la consommation du protoxyde d’azote et le très actuel harcèlement sexuel.
Corentin Migoule
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