ARAMON "Une journée pour déconnecter et penser un peu à elles"
A gauche, des femmes. A droite, des femmes aussi. Etre un homme ce matin à la salle Eugène-Lacroix d’Aramon, c’était être sous une nuée de regards tantôt interrogatifs, tantôt amusés.
Il faut dire que la salle aramonaise accueillait toute la journée une centaine de femmes de tous âges invitées par l’association Résurgence Solidarité 30 et le CCAS d’Aramon à une journée bien-être.
« Ce sont des activités qu’elles ne peuvent pas se payer »
Au programme : coiffure et esthétique, par les élèves de l’Ecole privée des Arts de la Coiffure et de l’Esthétique d’Avignon et les coiffeuses à domicile d’Aramon, de la manucure, de la sophrologie, de l’ostéopathie par les élèves de l’école avignonnaise, un repas offert par la fédération de chasse et une séance de spa à Avignon.
« Lors qu’on a créé l’association, on s’est rendus compte que les femmes étaient souvent très courageuses, explique le président de l’association Résurgence Solidarité 30 Joseph Pronesti. Très souvent, ce sont elles qui franchissent les portes de l’épicerie solidaire (tenue par l’association, ndlr), et ce n’est pas évident. Et en même temps il y a de la détresse, mais elles assument dignement. »
Alors pour ces femmes pour qui la vie est tout sauf facile, ce 8 mars, journée internationale du droit des femmes, c’est leur journée. Et pour une fois, elles n’ont qu’à mettre les pieds sous la table : « ce sont des activités qu’elles ne peuvent pas se payer, on veut qu’elles aient au moins une fois dans l’année une journée pour déconnecter de leur famille et de leur milieu social et penser un peu à elles », poursuit le président avant de préciser que « tout est gratuit. »
« C’est vraiment une journée pour moi »
Un joli programme, qui s’est nettement enrichi au fil des années, avec une arrière pensée : « on a voulu faire quelque chose de plus conséquent, qu’elles restent toute la journée ici pour tisser un lien social et démontrer que toutes les communautés peuvent vivre ensemble. »
Et l’initiative plaît, c’est le moins qu’on puisse dire. « C’est impeccable, c’est une belle journée, lance Awatif, aramonaise en plein brushing qui vient depuis trois ans. On oublie les enfants, c’est vraiment une journée pour moi. »
A quelques fauteuils de là, Marlène est en train de se faire couper les cheveux. Aramonaise, elle vient pour la première fois à cette journée. « C’est une agréable surprise, je me retrouve entre femmes, on peut participer, échanger, c’est vraiment un bien-être, ça met de bonne humeur », glisse dans un sourire la retraitée avant de reprendre : « c’est une journée où je pense à moi, une journée de confiance, vraiment. »
Thierry ALLARD