BAGNOLS La réouverture de la ligne de TER « n’est plus un projet, mais une réalité »
L’assemblée générale de l’Association des usagers du TER SNCF de la rive droite du Rhône se tenait vendredi soir à Bagnols. L’occasion de faire le point sur le processus de réouverture de la ligne voyageurs du Gard rhodanien.
Voilà plus de dix ans que l’association, présidée par l’inoxydable Laurette Bastaroli, lutte pour la réouverture de cette ligne, qui relie Pont-Saint-Esprit à Nîmes en passant par Avignon, aux voyageurs. Car cette fameuse ligne rive droite, sur laquelle les trains ne s’arrêtent plus aux gares depuis les années 1970, voit circuler de nombreux trains de fret, ainsi que des trains de voyageurs détournés de la rive gauche. Soutenu par les élus — les intercommunalités concernées ont acté ce soutien par des motions et plusieurs maires étaient présents vendredi soir —, par le monde économique — représenté vendredi soir par le président de la délégation Gard rhodanien de la CCI, mais aussi par les Gilets jaunes locaux, qui font signer des pétitions en faveur de la réouverture, le combat de l’association semble porter ses fruits.
Ainsi, après que la Région a affirmé son intention de rouvrir la ligne, une commission a été mise en place. Une délégation de l’association y prend part, et c’est un de ses membres, Bernard Andrieu, qui a été chargé vendredi soir d’en rendre compte, alors que la dernière réunion s’est tenue en décembre. Déjà, « la réouverture n’est plus un projet, mais une réalité, nous sommes passés dans une phase de réalisation », affirmera-t-il, avant d’évoquer un « scénario validé par la SNCF de 8,5 allers-retours par jour, plus quelques liaisons Nîmes-Pont-Saint-Esprit, Avignon-Pont-Saint-Esprit et Nîmes-Avignon. » De son côté, l’association a planché sur des horaires possibles.
Reste deux sujets, et pas des moindres : l’argent et les délais. L’argent d’abord : la réouverture coûterait entre 84 et 109 millions d’euros. C’est cher, mais à ce stade il faut préciser que, d’après l’association, entre 38 et 50 millions d’euros sont réservés aux travaux de mise en sécurité des passages à niveaux, comme celui de Pont-Saint-Esprit ou celui de l’Ardoise. Des passages à niveaux que l’association veut faire sortir du budget de la réouverture, pour le réduire et faciliter la réouverture.
Autre point d’achoppement : les délais. Pour l’heure, trois phases sont prévues : « ouvrir en priorité Pont et Bagnols en 2025, puis L’Ardoise, Roquemaure et Villeneuve ultérieurement et enfin Aramon, Remoulins-Pont du Gard et Marguerittes encore ultérieurement », présente Bernard Andrieu. Si l’association n’est pas opposée au phasage, elle préfèrerait en revanche une réouverture pour 2023, 2024 au plus tard. « J’ai l’impression que la SNCF fait tout pour repousser, qu’elle nous mène en bateau », estimera le maire de Remoulins et vice-président de l’association Gérard Pédro, pas le plus optimiste de l’assemblée.
Bernard Andrieu préfèrera citer la direction régionale de la SNCF, « qui nous a dit que le projet était bien en route et qu’il ne serait pas remis en cause. » Il n’en reste pas moins que l’association ne compte pas s’endormir, et souhaite fédérer toujours plus autour de la réouverture pour l’accélérer. « Nous mettrons en balance tout notre poids », affirmera ainsi Philippe Broche.
Thierry ALLARD