BAGNOLS/CÈZE PEPS a besoin de fonds et de bénévoles pour lancer son garage solidaire
Le garage solidaire de PEPS aurait dû ouvrir fin 2022 mais les difficultés se sont accumulées. L'association a besoin de fonds et de bénévoles pour lancer son projet, sinon elle sera contrainte de l'abandonner.
Et pourtant, un garage solidaire serait très utile sur le territoire et au-delà. "À chaque fois qu'on en parle, on se fait assaillir. Tout le monde nous demande où ça en est", assure Sandra Rolland, directrice de l'association PEPS. Loin de faire de la concurrence aux garages automobiles conventionnels, cet équipement solidaire, proposant des prestations à moindre frais, s'adresserait aux personnes à petit revenu qui n'ont pas les moyens de réparer leur véhicule en cas de panne ou souci mécanique. Ne plus avoir de moyen de locomotion peut leur compliquer le quotidien, leur faire perdre leur emploi et donc les priver de rentrée d'argent. "Ceux qui travaillent à L'Ardoise, qui font les 3X8, ils n'ont pas de moyen de transport. La mobilité, c'est un des principaux freins à l'emploi", insiste Sandra Rolland. Parfois, ces actifs vulnérables sont obligés d'emprunter pour acheter une nouvelle voiture, s'enfonçant un peu plus dans l'engrenage de l'endettement.
Faute d'avoir les moyens pour réparer leur voiture, certains automobilistes continuent "quand même à rouler dans des "poubelles" et se mettent en danger eux-mêmes et les autres usagers." Le garage solidaire permettrait de pallier ces situations. Problème : ce projet qui devait démarrer fin 2022 n'a toujours pas vu le jour et pourrait même s'arrêter si des fonds ne sont pas rapidement trouvés. Sandra Rolland retrace : "En 2021-2022, on a bénéficié des fonds France Relance pour démarrer un service de location solidaire (qui fonctionne très bien avec une flotte de 7 véhicules, ndlr*) et le garage solidaire. Pour ce dernier, on a connu deux-trois couacs dans le budget. Il y a du matériel et des investissements spécifiques qui n'étaient pas prévus."
Une nouvelle dynamique pour relancer le projet
Il a fallu par exemple couler une dalle apte à supporter les lourdes charges et les ponts élévateurs. Élément essentiel pour garantir la sécurité, mais qui a coûté plus de 12 000€. L'association PEPS a alors puisé dans ses réserves et sur son temps. Elle paye le loyer du hangar qui doit abriter le futur garage solidaire mais pour l'instant, cet argent dépensé n'est compensé par aucune activité économique et les subventions demandées n'arrivent pas. Malgré l'aide et la mise à disposition du réseau de fournisseurs d'un garage bagnolais pour acquérir les outils, le projet s'engageait sur une pente descendante et risquait de s'arrêter. Le hangar devrait alors être rendu alors qu'il abrite aussi l'atelier réparation vélo de Gard'O'Climat, qui devrait trouver un autre lieu.
Mais une nouvelle dynamique vient de s'enclencher. Avec l'aide de l'antenne bagnolaise des Restos du Cœur, l'entreprise Dumas cherchait à s'investir davantage sur le territoire en montant un projet de garage solidaire. C'est alors qu'ils sont tombés sur celui de PEPS qu'ils ont décidé de soutenir. L'idée est de remettre le sujet sur la table des acteurs du Gard rhodanien, "de faire le tour des popotes pour voir qui peut investir", indique Mathieu Feneyrolles, coresponsable des Restos du Cœur à Bagnols-sur-Cèze. Il manque environ 17 000€ pour démarrer l'activité aujourd'hui. Au départ, le garage solidaire démarrerait "avec des bénévoles qualifiés, titulaires d'un diplôme en reconversion ou retraités en attendant d'avoir suffisamment de réserves pour embaucher des salariés", précise-t-on chez PEPS. Si vous êtes à l'aise avec la mécanique et voulez donner votre temps utilement...
Plus d'information auprès de l'association PEPS (220 avenue Roger-Salengro, à Bagnols-sur-Cèze) au 04 66 33 80 12.
(*) Grâce au service de location solidaire de PEPS, 30 à 40 personnes ont retrouvé un emploi et une mobilité pérenne. La location s'adresse aux personnes à petit revenu. Elles paient 5€ par jours ouvrables pour bénéficier d'un véhicule.