BAGNOLS/CÈZE Sans ascenseur, deux septuagénaires coincées chez elles depuis près d'une semaine
« Ça arrive souvent », souffle Gilles(*), qui habite dans la résidence « Le Domaine de la Cèze », rue Garidel-Alègre à Bagnols. Ce qui arrive souvent, c’est que l’immeuble prenne l’eau, et lorsque ça arrive, que l’ascenseur tombe en panne.
C’est le cas depuis lundi dernier et le gros orage qui a causé quelques dégâts à Bagnols. L’immeuble a une nouvelle fois pris l’eau, et depuis, l’ascenseur est en panne. Pour Catherine et Martine(*), c’est une catastrophe. À 79 ans, Catherine est en situation de handicap, incapable de monter les quatre étages jusqu’à son appartement, et à 75 ans, Martine, elle aussi en situation de handicap, s’en sort à peine mieux. Résultat : depuis que l'ascenseur est en panne, les deux septuagénaires sont assignées à résidence.
« C’est elle qui me donne à manger », dit Catherine en parlant de Martine. « J’ai une aide à domicile et ma fille qui est à Bagnols, pour m’aider », s’excuserait presque la seconde nommée, alors que Catherine n’a pas pu faire de courses depuis la panne. Comme elle n'a pas pu aller au cimetière fleurir la tombe de ses parents à la Toussaint. Pour Martine, la situation est aussi difficile à vivre, sa condition ne lui permettant de ne descendre que très peu. « Mercredi après être allée manger à la Maison des alternatives solidaires j’avais un rendez-vous avec le chirurgien, j’ai dû rester quatre heures dans ma voiture pour ne pas avoir à remonter », raconte-t-elle.
Ces pannes récurrentes, les deux dames ne les supportent plus. « Ça met à chaque fois dix à quinze jours pour se débloquer », regrette Martine. « L’ascenseur est en panne car la cage est pleine d’eau, j’ai appelé le dépanneur hier soir (vendredi soir, ndlr), il m’a dit qu’il ne pouvait pas réparer pour l’instant », affirme Gilles. Le même précise que des pompes sont disposées au sous-sol de l'immeuble, construit sur un ancien marécage, « mais elles ne marchaient pas, quand l’eau monte, ça disjoncte. »
Depuis lundi, Martine affirme avoir appelé l’agence gestionnaire de l’immeuble, basée à Montpellier, « cinq fois, mais ils m'ont raccroché au nez. » « À moi aussi ils m’ont raccroché au nez, et à mon voisin aussi », rajoute Catherine, qui a aussi fait intervenir le conciliateur de justice. Quant aux courriers, ils restent lettre morte. « On dirait qu’ils s’en foutent », résume Martine, très en colère.
Et elle n’est pas la seule, puisque l’immeuble de 32 appartements compte beaucoup de personnes âgées, certaines en situation de handicap. « On est tous venus ici car l’immeuble est à proximité des commerces et du marché, explique Martine. Mais surtout car il y a un ascenseur… »
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
(*) Les prénoms ont été modifiés à la demande des témoins.