BEAUCAIRE Crèche provençale : Julien Sanchez évitera-t-il cette fois la condamnation ?
"Avez-vous des observations ?" Toutes les mains de l'opposition se sont levées pour répondre à l'interrogation du maire de Beaucaire lors du conseil municipal de ce vendredi 29 octobre. Julien Sanchez se doutait bien de ce qui l'attendait après l'énoncé de la délibération n°18 portant sur les manifestations culturelles artistiques et festives autour des fêtes de Noël. Malgré le masque, son espièglerie n'est pas passée inaperçue. Et pour cause...
Il était proposé au conseil municipal d'approuver le principe d'organisation de manifestations autour des fêtes de Noël. Un programme qui cette année a évolué. Les traditionnelles Santonales auront bien lieu à la salle des expositions de Beaucaire. Les enfants du centre aéré communal pourront cette année encore découvrir les secrets de fabrication des santons. Une exposition de livres sur le travail des santonniers sera également proposée au sein de la bibliothèque municipale et un concours de Noël sera organisé pour juger des plus belles décorations, illuminations et des plus belles crèches réalisées par les Beaucairois. S'ajoutent "une exposition sur le travail des santonniers dans l'enceinte de la mairie avec la mise en place d'une crèche réalisée avec des santons fabriqués par des santonniers de la région" et une exposition-vente là encore en présence des santonniers, durant le marché de Noël et toujours dans l'Hôtel de Ville.
Un programme bien chargé, plus qu'à l'accoutumée, l'objectif semble clair. Plusieurs fois condamné pour avoir installé une crèche dans le hall de la mairie de Beaucaire, Julien Sanchez a cette fois-ci voulu donner du poids à son argument phare mettant en avant le caractère festif et culturel de l'oeuvre. Une stratégie rondement ficelée, Luc Perrin ne le nie pas. "Mais je demande qu'en cas d'échec, d'une nouvelle condamnation, vous assumiez personnellement les conséquences financières de votre obstination. Les Beaucairois n'ont pas à payer vos acharnements irresponsables qui n'apportent rien à la ville", a réagi l'élu de l'opposition Unis pour Beaucaire. En début d'année, la cour administrative d’appel de Marseille avait condamné la municipalité de Beaucaire à une astreinte de 5 000 euros par jour à compter du 18 janvier et jusqu’au démontage de sa crèche installée dans la cour de l'Hôtel de ville.
Le conseiller municipal d'opposition Beaucaire en commun, Charles Menard, s'est également exprimé : "Vous essayez encore une fois, M. le maire, de faire passer quelque chose d'éminemment cultuel en une manifestation culturelle. Je rappelle la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État qui est un des piliers de l'institution républicaine. Vous refusez la laïcité, vous n'êtes pas un républicain respectueux de la démocratie contrairement à ce que vous essayez de faire croire." Des propos balayés d'un revers de la main par le premier édile beaucairois, sans un mot. Les élus d'opposition présents lors du conseil, Lionel Depetri (En avant pour Beaucaire), Luc Perrin et Dominique Pierre se sont abstenus lors du vote de cette délibération. Charles Menard a quant à lui voté contre.
Stéphanie Marin