Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 11.02.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 573 fois

CORONAVIRUS La lettre ouverte de la députée Daufès-Roux après des menaces d’« antivax »

Photo DR

La députée du Gard Catherine Daufès-Roux, a reçu par mail anonymes, deux menaces d’« antivax ». Elle a choisi d’en montrer le contenu, de le dénoncer et d’y répondre publiquement par une lettre ouverte.

Objectif Gard vous propose de découvrir dans son intégralité cette lettre ouverte : 

"Madame, Monsieur,

Il menace par mail, sans signer, ses mots m’ont fait honte et nous font honte. « Résistant » auto proclamé à une soit disant « dictature sanitaire », il accuse celles et ceux qui ne sont pas comme lui, de « collabo ».

Ignore-t-il tout le poids de ces mots dans notre mémoire commune ? Ou les falsifie-t-il délibérément, en toute conscience ?

A-t-il ne serait-ce qu'un instant songé à ce que pouvait ressentir celui qui a expérimenté dans sa chair la traque, le port de l'étoile, la peur, les souffrances et le deuil quand l'Etat, antisémite et policier, avait perdu son visage Républicain et démocratique ?

Qu'il exprime ainsi son opinion, signe son renoncement à admettre la réalité telle qu’elle est, que toute ne se compare ou ne se vaut pas.

Qu'il cesse de convoquer l'histoire, de l'instrumentaliser et d'en vendre les contre façons au vide grenier de ses fantasmes haineux incitant à la violence.

Qu’il s’exprime ainsi signe une défaite de la pensée. C'est un abandon aux seules passions, les pires, qui éloignent d'un débat décent, en conscience et en responsabilité.

Alors comme vous tous, je ne peux m'empêcher de penser à celles et ceux qui, à raison de leur opinion politique, leur ethnie, leur culture, leur obédience ou encore leur combat héroïque pour les libertés et la dignité de l'Homme, ont subi d’atroces souffrances ou la mort, synonyme parfois de délivrance, à cause de la folie criminelle qui fait perdre à l'Homme sa conscience humaine.

Leur mémoire impose notre respect. "Il y a des moments où il est dit dans la parole, les morts vous écoutent. Croyez-vous qu'ils écoutent cela ?!" s'était exclamé Robert Badinter. Puissions-nous toujours être écoutés.

Nos Cévennes, terres de refuge, de tolérance et de résistance, portent un esprit qui fait corps avec ses paysages, et un silence qu’il est bon d’écouter. Puissions-nous ensemble, toujours savoir l’écouter : pour ne rien oublier des sacrifices passés, et regarder le présent et l’avenir lucidité. Et que nos paroles et nos actes parent et résistent sereinement aux exagérations, outrances de toutes les époques. En République et dans nos Cévennes, on ne bafoue pas l’idée de liberté, que l’on rattache toujours à l’exigence de responsabilité. On sait quel est son prix."

Abdel Samari

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