CULTURE Primée pour son premier roman en 2016, la Gardoise Stéphanie Gardès livre son nouvel opus
Quatre ans après La Souris qui avait mangé les chats, couronné du prix du jury par le magazine Femme Actuelle, l’ancienne adjointe à la mairie de Saint-Césaire-de-Gauzignan revient avec Le Soleil se lèvera encore, roman publié le 5 novembre aux éditions Les Nouveaux Auteurs.
Le deuxième roman de Stéphanie Gardès, Le Soleil se lèvera encore, disponible en librairie depuis le 5 novembre, a tardé à voir le jour. D’abord parce que sa sortie, initialement programmée en juin, puis décalée en août, a subi les foudres du coronavirus. Mais aussi et surtout parce que « c’était un bébé qui a été porté longtemps, la gestation a été longue », dixit son auteure.
« J’ai commencé à l’écrire au lycée, en classe de première lorsque je suis arrivée à Nîmes. J’écrivais des passages le week-end et le lundi matin je les amenais à mes copines au lycée et elles me faisaient des petits commentaires dans la marge », se remémore Stéphanie Gardès. Si la trame de l’histoire est donc née depuis très longtemps, connaissant au fil des années quelques ajustements, la finalisation de ce nouvel opus est récente : « Je n’avais jamais pu le finir car je ne parvenais pas à trouver une fin. »
Le deuxième tome livré en 2021
Cet ouvrage, qui se décline en deux tomes, - la livraison du second étant prévue pour 2021 afin « de ne pas trop faire attendre les lecteurs qui auront apprécié le premier » - relate le parcours de Vicky Foster, jeune femme chirurgienne spécialisée en traumatologie, qui se porte volontaire pour soigner ses compatriotes américains blessés pendant la guerre du Vietnam.
Calé sur la chronologie des faits, entre 1967 et 1969, l’ouvrage n’est pas pour autant un roman historique : « Ce n’est pas un documentaire même si tous les faits évoqués sont réels. Les personnages sont tous inventés », prévient la romancière gardoise, qui s’est tout de même attachée à vérifier qu’il y avait bien eu des femmes chirurgiennes à cette époque : « C’était difficile car quand j’ai commencé à écrire il n’y avait pas encore Internet, je ne pouvais faire des recherches qu’en bibliothèques. »
Si elle admet partager certains traits de la personnalité de son personnage principal, l’auteure lui envie son courage et sa témérité : « Elle va être confrontée à des évènements et ce qui est intéressant c’est de savoir comment elle les assimile et tente de les surmonter. Elle estime que les soldats américains sont mal soignés sur place et qu’avec les compétences qu’elle pense avoir, elle pourrait faire mieux. Elle décide de partir avec l’idée de soigner les hommes du mieux possible pour qu’ils puissent retourner sur le terrain ou être rapatriés avec le moins de séquelles possible. Évidemment elle va être confrontée à des réalités qui vont la malmener, bien qu’elle ne soit pas facile à déstabiliser. Elle retrouve aussi des amis sur place, rencontre l’amour, même si ça va être compliqué car elle ne vient pas dans cette idée-là et fait tout pour le repousser. »
3 000 exemplaires vendus
Difficile à catégoriser par ses éditeurs qui voulaient un temps le classer dans les romans féminins, le livre se retrouve finalement en "littérature générale". « C’est plutôt logique car l’histoire d’amour, bien qu’importante, n’est pas le cœur de l’histoire », précise Stéphanie Gardès. Sans se poser en moraliste, la romancière espère donner aux lecteurs les armes « pour tenter de montrer qu’on peut surmonter tellement des choses. »
Une croyance à laquelle l’univers professionnel de la quadragénaire, juriste chargée de l’accueil des victimes pendant plus de vingt-ans, n’est certainement pas étranger. « Depuis un an je suis passée de l’autre côté de la barrière puisque je suis intervenante socio-judiciaire. Je m’occupe désormais des auteurs, pour tenter de limiter la récidive », déroule l’intéressée qui, confrontée pendant deux décennies à des gens qui ont vécu des traumatismes, du vol de l’arraché au viol, a pu « constater comment ils vivent les choses différemment et s’en remettent tout aussi différemment. »
Si elle regrette de n’avoir pu promouvoir son second roman – coronavirus oblige – aussi bien que le premier, La Souris qui avait mangé les chats, au retentissement national, porté par le prix du jury Femme Actuelle en 2016, Stéphanie Gardès espère se rapprocher des 3 000 exemplaires vendus à l’occasion de son premier opus.
L’ancienne élue à la mairie de Saint-Césaire-de-Gauzignan, qui « écrit mieux lorsque le moral n’est pas bon, peut-être parce que c’est un exutoire », aspire à faire de l’écriture son métier à plein temps. « La consécration ultime ce serait d’être invitée à l’émission La Grande Librairie, même si c’est difficile car il faut vendre en très grande quantité », conscientise l’auteure. Et si le milieu littéraire voit dans ses écrits une ressemblance à des scénarios, car « lorsque j’écris je visualise le film de mon livre », cette passionnée de séries à suspense ne s’interdit rien. Et surtout pas une adaptation de ses deux premiers romans au cinéma : « J’ai signé pour chacun d’eux des droits pour la création audiovisuelle. »
Corentin Migoule