Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 08.04.2018 - florence-genestier - 4 min  - vu 974 fois

ÉCONOMIE L'UPE 30 débarque au Grau-du-Roi

Deux réunions de dimension organisées cette semaine par l'Union pour les entreprises du Gard

Mardi 3 avril,  l'UPE 30 s'était concoctée une journée graulenne. Tout d'abord un petit-déjeuner au Splendid hôtel Camargue le matin et un apéritif appelé à connaître une fréquence mensuelle à la capitainerie de Port Camargue le soir.

Un bel échange entre cakes, croissants et cafés au 4e étage de l'hôtel géré par Stéphan Baptise. Petite assemblée mais dynamique et efficace, au lendemain d'un long week-end pascal qui a drainé naturellement nombre de touristes sur le littoral gardois. En première ligne, pour répondre à l'UPE30, le Club économique Le Grau-du-Roi, lancé voilà deux ans en 2016. Présents, Cyril Larouzière, agent immobilier, Jean-Philippe Creiche, traiteur au Boucanet, Jean-Marie Lopez, le patron du Big Mat local, fournisseur de matériaux, et président du Club économique. Valentine Wolber, secrétaire générale de l'Union pour les entreprises (UPE) du Gard a écouté les membres et noté leurs doléances. Des présentations croisées et un objectif commun : valoriser le tissu économique. Entre l'union patronale et ces locaux à l'esprit ouvert, la collaboration peut à terme s'avérer fructueuse. Le Club économique Le Grau du Roi dont la vocation est d’accompagner et de "promouvoir ensemble  le développement économique et social du Grau-du-Roi", sans sombrer ni dans les clivages politiques ni au coeur des querelles ancestrales qui plombent souvent l'atmosphère de la commune lors de périodes de tensions...

Un sentiment d'isolement

Le Club cherche des appuis pour valoriser le Grau, qui d'une certaine manière, semble toujours avoir été un peu délaissé par les acteurs économiques gardois, d'après leurs retours et aussi l'historique chaotique avec la CCI pour Port Camargue. Des aléas qui datent mais qui marquent. L'image de la station balnéaire, collée aux vacances joue donc parfois en sa défaveur pour créer de réelles synergies entre indépendants qui pourtant ne manquent pas d'idée d'animations. Dépourvu d'associations de commerçants sauf pour les deux quartiers excentrés de Port-Camargue et du Boucanet, le Grau du Roi affiche pourtant des potentialités qui reposent sur l'indépendance de sa composition économique, à la fois touristique, saisonnière forte mais aussi une vie à l'année que certains oublient et qui est pourtant forte.

Au Boucanet, lors des Oursinades 2018. (photo F. G.)

"Ce qui nous paraît important, c'est de tisser du réseau entre personnalités qui ont l'habitude de travailler seuls. On s'est rendu compte que le seul fait d'organiser des rencontres leur permettait de travailler très vite ensemble, même entre concurrents du même secteur !", raconte Cyril Larouzière. Pour l'instant, le club graulen compte cinquante adhérents. A l'avenir, le club envisagerait aussi un premier recensement des auto-entrepreneurs, nombreux dans le secteur sud-camarguais, même si comme le relève Jean-Marie Lopez, "cette concurrence des auto-entrepreneurs peut paraître inquiétante pour certains métiers". Le pire, souligne Jean-Philippe Creiche, c'est que : "personne n'arrive à trouver de personnel dans des secteurs porteurs". Le commerçant, avec ses oursinades et sardinades de février et mars, qui recueillent toujours un large succès public alors que la station paraît encore endormie, déplore les potentialités non exploitées qu'il entrevoit. Un avis tranchant partagé par ses amis.

J.-P. Creiche, C. Larouzière et V. Wolberg (photo F. G.)

Pour l'union patronale, représentante du Medef dans le Gard et présidée par l'actuel président de la CCI Eric Giraudier, l'apéro vespéral port-camarguais a été l’occasion de se faire mieux connaître. Avec trois salariés seulement, l'UPE entame au Grau du Roi une petite décentralisation, ses actions étant jusqu'ici destinées aux Nîmois ou aux chefs d'entreprise des plus grandes villes gardoises. L'UPE a accueilli Estelle Phan, gérante de Traiteur Grand, nouvelle adhérente de l’organisation et a fait un point d’actualité sur le prélèvement à la source. Les inquiétudes persistent autour de la mise en place de ce prélèvement dont la charge et la responsabilité incomberont dès 2019 aux chefs d’entreprises. Une démarche complexe qui imposera en outre aux dirigeants de s’immiscer dans des éléments personnels de la vie de leurs salariés et d'affronter leurs questions fiscales.

La plage du Grau-du-roi vue du Splendid hotel-Camargue (photo F. G.)

Michel Cavaillès, directeur de Port Camargue a présenté les enjeux économiques du plus grand port de plaisance d’Europe. Un service public ouvert 24h sur 24 et 7 jours sur 7 qui compte aujourd’hui 5000 places de bateaux, géré par une régie à l’autonomie financière et la personnalité morale. 2760 postes d’amarrage dans le port public qui représentent 66 % du CA de 8 millions d’euros, contre seulement 3% pour les escales. 2240 contrats de plan d’eau marina sont en cours de renouvellement pour 35 ans, avec une participation financière des propriétaires aux nouveaux projets d’aménagements du port. Le Yacht club, ancien Casino est désormais utilisé comme un mini palais des congrès et équilibre, selon M. Cavaillès, les finances de la régie. Fin mai, la toute nouvelle école de mer d’un coût total de 5 millions d’euros, financée à 50% par des fonds publics et à 20% par les propriétaires de marinas sera inaugurée. Sa gestion est déléguée pour quinze ans à l’UCPA. Ce nouvel équipement  accueillera 7000 stagiaires par an et devrait dynamiser davantage le secteur. La soirée de l'UPE30 -et sa journée graulenne-  s’est terminée par un apéritif convivial préparé par Jean-Philippe Creiche, qui est aussi chef d’orchestre des prochaines Graulinades, qui se tiendront le 14 avril prochain devant la Villa Parry et si la météo le veut bien.

Florence Genestier

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