ÉDITO La rentrée des clashes ?
Cette fois, ça y est ! Le Gouvernement a sifflé la fin de la récré en décidant de rouvrir les écoles et les collèges. Une décision qui ne fait pas l'unanimité loin s'en faut dans le Gard comme ailleurs où de nombreuses voix se sont élevées pour fustiger un décret dont l'urgence, à quelques semaines des vacances estivales, ne crevait pas les yeux.
Quoi qu'il en soit, désormais mis devant le fait accompli après avoir récupéré la patate chaude, les services de l'Éducation nationale et ceux des municipalités - dont on soulignera ici l'engagement, l'altruisme et le professionnalisme irréfragable depuis le début de la pandémie - vont maintenant devoir se réinventer en croisant les doigts pour que tout se déroule comme sur le plan qui s'étale en gras sur un protocole de près de 50 pages. Avec le risque de voir le petit caillou se glisser dans le bel engrenage concocté par les technocrates dans le confort douillet des ministères.
La boule au ventre, les enseignants, personnels de service, Atsem, agents d'entretien et maires vont quant à eux se coltiner aux réalités du terrain alors que la grande majorité des parents fait montre de défiance et a fait le choix de ne pas remettre son (ses) enfant(s) à l'école (*), préférant privilégier une solution alternative et que, dans le Gard, certains syndicats d'enseignants invitent leurs adhérents à faire valoir leur droit de retrait.
Sud Éducation, par exemple, estime que toutes les conditions d'une réouverture des établissements ne sont pas réunies, déplorant un manque de protection pour les personnels et de matériel... De nombreux maires gardois ont emboîté le pas aux réfractaires en décidant de ne pas rouvrir les établissements, allant à l'encontre de la décision unilatérale du Gouvernement. Pour combien de temps ?
Un contexte qui fleure bon la zizanie et la rentrée des clashes. Une chose est sûre, l'enjeu est d'importance et sur cette décision, condamné par essence aux bravos forcés à perpétuité s'il veut rester en place, le Gouvernement joue son joker et l'erreur ne sera pas pardonnée.
Philippe GAVILLET de PENEY
* En moyenne, les premières estimations réalisées font état de 20% d'élèves présents en classe.