ÉDITORIAL Des savoirs fondamentaux, un brevet obligatoire et le reste ?
Ces annonces dans la droite ligne de la politique éducative macroniste ces dernières années ne vont probablement pas rassurer les professeurs et parents d'élèves...
Gabriel Attal, l'ex-Premier ministre, avait fait sa priorité absolue, les solutions pérennes pour l'Éducation nationale face à la gronde. Le fameux "choc des savoirs". La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a annoncé hier l'acte II dans l'optique d'élever le niveau de l'école, et défendre les valeurs de la République. Difficile d'y percevoir un véritable changement fort, les savoirs fondamentaux étant encore une fois au cœur du parcours de l'élève. Le changement s'opère davantage dans les évaluations nationales généralisées en français et mathématiques. Jusque-là facultatives, elles deviennent obligatoires en 6ᵉ et 4ᵉ. Des groupes de besoins en place en 6ᵉ et 5ᵉ, seront étendus aux classes de 4ᵉ et 3ᵉ dès 2025. Le principal changement au collège interviendra en juin 2026 avec un diplôme national du brevet renforcé en épreuves terminales. Un an plus tard, il deviendra la condition pour un passage en seconde. Quid des collégiens sans le précieux sésame ? Ils pourront soit repiquer leur année, soit entrer en CAP ou intégrer une école passerelle. Une barrière supplémentaire dans le parcours scolaire où les décrocheurs sans diplôme auront une nouvelle raison d'abandonner l'école... On a connu mieux comme parcours sécurisé... Enfin, dans une volonté d'accompagner les équipes pédagogiques en difficulté face à une violence exacerbée dans certains établissements exposés, des équipes de vie scolaire seront renforcées. La ministre avance le chiffre de 1 000 établissements scolaires tranquillisés dès début 2025. Tout cela à moyen constant ? Ces annonces dans la droite ligne de la politique éducative macroniste ces dernières années ne vont probablement pas rassurer les professeurs et parents d'élèves, déjà vent debout depuis longtemps sur des mesurettes d'un côté et changement radical, sans véritable concertation, de l'autre. Dommage encore. Ils n'ont pas entendu non plus leur tutelle évoquer les sujets de revalorisation financière pour le personnel éducatif, ni l'assurance d'un professeur absent remplacé dans la foulée pour les parents... La prochaine fois sera la bonne ?