ÉDITORIAL Inscription de l’IVG dans la Constitution : des votes et une mauvaise foi
Après comptage des voix, 72 parlementaires ont voté contre, dont deux Gardois : Pierre Meurin, le député Rassemblement national, et Vivette Lopez, la sénatrice Les Républicains.
Députés et sénateurs étaient réunis en Congrès à Versailles hier lundi pour voter en faveur de l'inscription de l'IVG dans la Constitution. À une très large majorité, ils ont approuvé cette inscription historique qui place la France comme le premier pays dans le monde à sanctuariser aussi ouvertement la protection et la liberté des femmes. L'article 34 du texte fondamental explicite bien la position de notre pays et « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». Après comptage des voix, 72 parlementaires ont voté contre dont deux Gardois : Pierre Meurin, le député Rassemblement national et Vivette Lopez, la sénatrice Les Républicains. Une position étonnante qui n'est pas partagée par la majorité de leur groupe respectif. Au RN par exemple, la majorité des parlementaires ont voté pour comme le député Yoann Gillet ou se sont abstenus comme son collègue Nicolas Meizonnet. Pour ce dernier, tout cela est un coup de communication. De qui ? Pourquoi ? Difficile de savoir. Mais le député RN considère que "juridiquement, cela n'a pas de sens de l'ancrer dans la Constitution." C'est son avis. Pascale Bordes, l'autre députée RN du Gard a séché carrément la séance à Versailles alors qu'elle aurait pu y participer en s'abstenant tout simplement. Mais apparement, elle avait mieux à faire. Enfin, Pierre Meurin a voté contre. À la question de savoir pourquoi, on obtiendra comme première réponse : "C'est quoi l'inscription IVG ?" Avant un argument martelé par les opposants à cette inscription : "Personne ne menace cette liberté en France. Nous avons bien d'autres choses à faire dans ce pays qui subit la politique de Monsieur Macron, et je crois que le temps parlementaire ne doit pas être consacré à un non sujet." Pour le parlementaire gardois, son soutien aux chauffeurs de taxi en grève hier matin ou la préparation de sa conférence de presse en vue des élections partielles intégrales à Pont-Saint-Esprit, sont bien plus importants. Enfin, la sénatrice Vivette Lopez n'a pas eu la force de s'abstenir. Elle a préféré voter contre pour des arguties juridiques. Même si l'on comprend qu'il s'agit peut-être ici d'arguments plus personnels. Qui font appel à la foi ? Difficile d'en avoir le cœur net même si la République en principe, n'a pas de religion... Sauf celle de la République !