ÉDITORIAL Le pouvoir d'achat : des mesures à visée électorale ?
Pouvoir d'achat ! Le sujet a fait la Une de la Présidentielle au printemps tellement la préoccupation des Français était forte. D'ailleurs, cette problématique a balayé tous les autres sujets et notamment Éric Zemmour et sa passion identitaire. Seule Marine le Pen a sauvé les meubles jusqu'au second tour. Elle qui s'était distinguée durant des semaines mettant cette inquiétude au premier plan de sa campagne. Emmanuel Macron, le président sortant, en a pris la mesure quand il s'est décidé à entrer dans l'arène. Et fort logiquement, après sa victoire, engage sa nouvelle Première ministre à agir. D'ailleurs, c'est la seule obsession d'Élisabeth Borne jusqu'au 19 juin prochain. Un projet de loi concernant la baisse du pouvoir d’achat est déjà dans les tuyaux. Pas de temps à perdre, il faut convaincre les électeurs potentiels que le nouveau gouvernement est à la tache. Surtout qu'il agit pour contenir l'inflation qui est en train de tout saloper des efforts de ces dernières années. Objectif affiché : réduire les dépenses contraintes en agissant à la fois sur les prix de l’énergie, de l’alimentaire et des carburants. Des aides spécifiques sont à l'étude. On s'achemine vers un maintien du bouclier tarifaire sur les dépenses énergétiques. La création d'un ''chèque alimentation'' et la prolongation de la ristourne carburant à la pompe. La nouvelle équipe gouvernementale entend enfin trouver ici et là quelques euros supplémentaires pour les prestations sociales, le traitement des fonctionnaires ou encore la ''prime Macron" qui pourrait être triplée mais qui ne concerne pas tout le monde. Vous l'avez compris, rien de durable et encore moins de définitif. Des mesures ciblées pour venir temporairement à l'aide de ceux qui dépensent le plus en ayant le moins dans les poches. Mais un signal tout de même durant les Législatives. D'ailleurs, rien ne sera voté ni acté avant cette échéance électorale. Mais la volonté est là. De là à y voir des mesures à visée électorale ? Il n'y a qu'un pas que l'opposition a déjà franchi. Particulièrement la Nupes, la nouvelle union de la Gauche, qui elle a des propositions fermes et définitives à proposer comme le SMIC à 1 500 euros. Et pas seulement pendant trois semaines…
Abdel Samari