Cette année est une date importante puisque les membres de l'association Santa Cruz Nîmes célèbreront leur 60e anniversaire. Et le 58e pèlerinage de l'Ascension. Est-ce que cela fera venir plus de monde que ces dernières années ? Avec certitude, même si la population concernée est vieillissante, le covid est aussi passé par là. Mais cette célébration reste unique. Des navettes sont d'ailleurs dépêchées sur place toute la journée pour emmener les fidèles âgés, à mobilité réduite ou simplement fatigués, du parking de l'olivette et du parking de l'ancien collège Jules-Valles jusqu'à l'entrée du sanctuaire. Ces femmes et ces hommes rappellent, même si le temps passe vite, que dans ce quartier du Mas de Mingue, plusieurs centaines de familles pieds-noirs se sont installés après la guerre d'Algérie. Et en particulier des familles originaires d'Oran en Algérie. Et de Constantine aussi. Ne l'oublions pas. C'est d'ailleurs après plusieurs rencontres entre habitants de ce même quartier qu'ils ont décidé de marquer de leur empreinte cette terre métropolitaine, loin de leur pays de coeur. Dans la capitale gardoise, le sanctuaire Notre-Dame de Santa Cruz d'Oran a été reconstruit à l'identique en haut des collines de ce quartier populaire nîmois. Portée en procession, Notre-Dame de Santa Cruz offrira une nouvelle fois en 2023, un moment suspendu, émouvant. Chargé d'histoire aussi. Où les fidèles viendront s’incliner devant elle. Puis les rapatriés d'Algérie, comme chaque année depuis 1965, partageront leurs souvenirs communs autour d'un bon repas. L'Algérie qui a bien changé sauf dans leurs mémoires. Place à la jeunesse, espèrent-ils. Cette jeunesse qui n'a jamais pris l'avion, pour la plupart, pour rejoindre l'autre versant de la Méditerranée mais qui à la tête pleine d'anecdotes, de souvenirs, de chagrin. Ce sont eux qui devront faire perdurer cette tradition du pèlerinage de Santa Cruz. Pour ne pas oublier le passé. Pour s'approprier le présent. Et offrir encore de belles années à ce pèlerinage hors du commun...