FAIT DU JOUR Deux ans après, les touristes étrangers de retour dans le Gard
La piscine et le bord de rivière ombragé du camping de la Berge fleurie, à Mialet, sont déjà pleins à craquer, en ce premier week-end de juin. Et pour pouvoir profiter de l’un des 80 mobil-homes ou de la vingtaine d’emplacements réservés aux tentes sur le site de 6 hectares situé au bord du Gardon, il faudra faire très vite cette année.
« La dernière semaine de juillet et les deux premières semaines d’août sont déjà pleines à plus de 90% : on va finir complet tout l’été, se réjouit son directeur adjoint Nicolas Dumas. Nos clients du nord de la France, traditionnellement les premiers à organiser leurs vacances, ont déjà confirmé leurs réservations. On sent une vraie envie de repartir en vacances après cette période sanitaire compliquée pour le tourisme. »
La saison s’annonce également très bonne pour les hôteliers nîmois. « Nous atteignons déjà le niveau de 2019 pour les groupes touristiques, qui réservent toujours en avance. Nous espérons donc dépasser ces chiffres s’il n’y a pas de nouvelles restrictions, confirme Yoann Brémond, le directeur d’exploitation des hôtels C Suite, Nîmes Hôtel et B&B en Ville Active, ainsi que l’hôtel des Vignes à Beaucaire. Les particuliers restent encore un peu retrait. Mais il faut dire qu’ils réservent de plus en plus tardivement, souvent à J-7 depuis le Covid. »
Une avant-saison pleine
Au-delà de ces perspectives favorables, les professionnels de l’hébergement constatent d’ores et déjà une présence importante de touristes. « C’est la première fois depuis 17 ans que nous sommes complets pour les week-ends de l’Ascension et de la Pentecôte . La différence se fait aussi sur l’avant-saison », précise Nicolas Dumas. Une tendance amorcée sur l’ensemble du département, depuis le mois d’avril. « Les offices de tourisme ont ressenti un vrai frémissement, avec des réservations en hausse, à partir du week-end de Pâques, confirme Sandrine Rieutort, la directrice de l’agence de développement touristique départementale, Gard Tourisme.
De fait, malgré des réservations de plus en plus tardives de la part des particuliers, de nombreux hôtels, gites et centres de vacances ont ainsi affichés complet, une fois n'est pas coutume, plusieurs week-ends de suite durant les ponts de mai, à l’image des établissements de Yoann Brémond, du nouveau club Belambra du Grau-du-Roi, ou de la centrale de réservation des Gîtes de France dans le Gard.
Le retour des touristes étrangers
Outre un indéniable sentiment de délivrance post-covid chez les touristes hexagonaux, ce reflux s’explique, aussi par un retour des touristes étrangers, qui avaient désertés le territoire pendant toute la crise sanitaire. En 2021, la forte présence de la clientèle française avait permis de compenser ces défections (-2% de fréquentation seulement par rapport aux 24 millions de nuitées enregistrées dans le Gard en 2019). Mais, cette année, les lignes de l’aéroport de Nîmes-Alès-Cévennes se remplissent de nouveau, après un gros trou d’air de deux ans.
« L’année dernière, après le confinement, lorsque nous avions rouvert notre ligne avec l’Angleterre, les taux de remplissage plafonnaient autour de 30 à 40%, rappelle le directeur de l'aéroport, Grégory Merelo. Mais au contraire, nous sentons cette année un début de saison très dynamique, qui a commencé dès les ponts du mois de mai et en juin, avec beaucoup de voyageurs entrants, notamment en provenance de Dublin, ouverte depuis janvier, et d’Édimbourg, mise en service début mai. »
Avec des taux de réservation qui explosent de plus de 40% d’une semaine sur l’autre avec l’Écosse, et des taux de remplissage qui dépassent déjà les 80% avec l’Irlande, cette nouvelle clientèle venue du Royaume-Uni s’ajoute ainsi aux voyageurs des lignes traditionnelles (Bruxelles, Fès, Marrakech) de l’aéroport, dont les taux de remplissage retrouvent les niveaux d’avant la crise sanitaire. Le retour de nombreux touristes belges, allemands, espagnols et anglais se confirme aussi dans les hôtels nîmois. Pour satisfaire cette nouvelle vague de touristes européens, les hébergeurs n’ont plus qu’à réviser les langues étrangères.
Pierre Havez