FAIT DU JOUR Nîmes Olympique reçoit Brest : "The show must go on" !
C'est privé de deux joueurs majeurs positifs à la Covid-19 (le capitaine Anthony Briançon et l'attaquant Nolan Roux) et contraint d'évoluer devant seulement 4 000 spectateurs, que le Nîmes Olympique démarre ce dimanche (à 15h) une troisième saison consécutive en Ligue 1. Face à Brest, les Crocos sont déjà attendus face à un adversaire de son championnat. Et comme on dit dans le monde artistique, "the show must go on", "le spectacle doit continuer."
Enfin, ça y est ! On va retrouver dans quelques heures le Nîmes Olympique après 169 jours (près de six mois) d'une longue trêve. Certes, ces retrouvailles se font au coeur d'une crise sanitaire toujours incertaine et seulement 4 000 privilégiés seront présents au stade des Costières. Mais sur le plan sportif, l'essentiel est de revoir les Crocos en Ligue 1. Prêts à batailler pour la troisième année consécutive pour se maintenir dans l'élite. Une prouesse qui ne s'était plus produite depuis la saison 1980/1981, il y a pile 40 ans !
L'arrêt du championnat après 28 journées a permis aux Nîmois de se sauver in extremis avec cette 18e place synonyme de maintien. Le club sait que cette situation inédite a joué en sa faveur, récompensé aussi par une série de cinq victoires en six matches après la trêve hivernale. Un renouveau notamment rendu possible par les arrivées de Nolan Roux (7 matches, 2 buts) et de Yassine Benrahou (9 matches, 2 buts et 3 passes décisives). Des joueurs que l'on a finalement peu vu et que les observateurs s'impatientent de retrouver cette saison.
Le staff y compte bien aussi puisque le premier a resigné un an et le second, prêté par Bordeaux, s'est définitivement engagé avec la formation gardoise jusqu'en 2023. Si le numéro dix sera probablement titulaire cet après-midi, ce ne sera pas le cas de Nolan Roux, qui a contracté le virus. Des joueurs qui ont vu débarquer trois nouveaux coéquipiers pour participer à l'aventure nîmoise.
Le gardien Baptiste Reynet d'abord, arrivé de Toulouse pour pallier au départ de Paul Bernardoni à Angers, après deux ans de bons et loyaux services. Le poste d'arrière gauche a lui été renforcé par le recrutement du prometteur Birger Meling, actif sur tout le couloir durant les matches amicaux. Enfin, le milieu défensif paraguayen Andrés Cubas est arrivé pour densifier un secteur où le NO a perdu Théo Valls, non prolongé.
Quel onze de départ ?
Tout trois devraient être titulaires pour cette rentrée. Mais avec ce satané virus qui circule dans l'effectif, Jérôme Arpinon est forcément contraint de se passer de certains joueurs. Parmi les quatre infectés, deux seulement font partie des potentiels titulaires. Outre l'ancien guingampais Nolan Roux, Nîmes est privé de son capitaine Anthony Briançon."J’ai un groupe conséquent. Comment aurait-on fait si l'on avait eu des suspendus ? On s’est quand même préparés et on a eu le temps de bien travailler", commente l'entraîneur gardois confiant sur la capacité de son groupe à être quand même performant.
Dans l'axe de la défense, une charnière composée de Pablo Martinez et Loïck Landre devrait, selon toute vraisemblance, être alignée. Au milieu de terrain, c'est Lucas Deaux qui accompagnera sans doute la recrue Cubas, derrière le trio classique Philippoteaux-Benrahou-Ferhat. Mais pour soutenir qui en attaque ? Si on s'en remet à la mise en place de ce vendredi, c'est Moussa Koné qui tient la corde pour occuper le front de l'attaque. Reconverti depuis le début de la préparation au poste de latéral droit, Renaud Ripart devrait rester dans son couloir.
"Les cas que nous avons eu, ils sont tous asymptomatiques. Cela permet de relativiser par rapport au virus. Si ce n'était pas des joueurs de foot, personne ne s'en serait rendu compte", constate le numéro 20, qui pourrait bien hériter du brassard de capitaine ce dimanche. À noter la présence de Sidy Sarr parmi le groupe retenu, Antoine Valério, légèrement blessé, étant ménagé tout comme Matteo Ahlinvi, encore en reprise. Nouveauté cette année, le nombre de joueurs pouvant être inscrits sur la feuille de match passe de 18 à 20, pour permettre aux staffs d'avoir davantage de choix possibles et d'opérer jusqu'à cinq changements.
Un seul but marqué en préparation
Si le coach ne veut pas se servir du coronavirus comme une excuse, car "cela pénalise tous les clubs", il ne peut s'appuyer qu'à moitié sur les prestations proposées par les Crocos lors des matches de préparation. Si la dernière opposition, prévue à Dijon, a été annulée, les Nîmois ont montré quelques séquences intéressantes de domination intéressantes comme face à Strasbourg (0-1) et surtout lors de la dernière sortie contre Marseille (0-1). Le bilan de l'avant saison est finalement de trois revers, dont celui de 2-0 contre Grenoble, pour un match nul face à Rodez (1-1). Seul Romain Philippoteaux a trouvé le chemin des filets en quatre rencontre.
"On sera tous au même niveau. Je préfère avoir un peu plus de compétiteurs que des joueurs de matches amicaux, souligne celui qui est devenu entraîneur principal cet été. Je change de statut mais ça ne me perturbe pas plus que ça. Je serai là pour assister mes joueurs. L'important est d'essayer de ne parler à personne d’autre qu'eux." Et si l'ancien adjoint, "ne veut plus parler du passé", il peut néanmoins se remémorer la belle victoire des siens la saison dernière face aux Finistériens (3-0, 4e journée, 31 août 2019). Le match le plus abouti de la première moitié du championnat et l'une des deux seules victoires obtenues (avec celle contre Toulouse sur le score de 1-0).
La bande à Olivier Dall'Oglio, né à Alès, ancien éducateur au centre de formation du Nîmes Olympique et que Jérôme Arpinon avoue "avoir dans son coeur", a terminé 14e du dernier exercice. Les Brestois n'ont eux aussi pas été épargnés par la Covid-19, puisque le défenseur Christophe Hérelle a récemment été testé positif. Quoi qu'il en soit, un premier match est toujours important pour démarrer la saison surtout face à un adversaire de son calibre et avant d'affronter des écuries plus chevronnées comme Nantes, Rennes et Lyon.
Depuis leur retour dans l'élite, les Crocos ont connu des succès divers pour leurs entames de championnat. L'an passé ils s'étaient inclinés 3-0 à Paris. Mais pour leur retour dans l'élite il y a deux ans, ils avaient renversé Angers (3-4) après avoir été menés 3-1 à l'heure de jeu. Une époque où le NO était un promu, certainement sous-estimé. Mais les choses n'ont peut-être pas tant changé que cela. "Quand on voit d’où on vient, dans notre tête on est toujours un promu, estime Renaud Ripart. Il faut garder cette fraîcheur et ce plaisir d’évoluer en Ligue 1, car ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut s’en rappeler tous les jours." Un état d'esprit que le pur nîmois transmet au groupe et qui permettra sans doute, malgré le contexte particulier, d'écrire encore de belles pages de l'histoire du Nîmes Olympique.
Corentin Corger
Le groupe retenu : Reynet, Dias - Alakouch, Paquiez, Martinez, Miguel, Landre, Meling, Ripart - Fomba, Deaux, Cubas, Sarr - Ferhat, Philippoteaux, Benrahou, Koné, Duljevic, Denkey, Buades.
La composition probable : Reynet – Ripart, Landre, Martinez, Meling – Cubas, Deaux – Ferhat, Benrahou, Philippoteaux - Koné.
Match diffusé sur Téléfoot. Coup d'envoi 15 heures.