Le service politique de la ville est un dispositif, avec des personnes de terrain pour répondre aux besoins des usagers. Son rôle est de satisfaire au mieux possible les demandes de tous les habitants de l'Agglo, pas uniquement ceux des quartiers prioritaires. Chaque quinze jours à la Maison pour Tous Louis Aragon, tout le monde se réunit pour mettre en commun ces idées, et envisager si elles sont réalisables. Il s'agit d'un point central pour tous, même si elle se situe dans le quartier prioritaire des Cévennes. "On vit des crises, on a vécu le COVID, beaucoup de gens se sont renfermés et ont fait des dépressions", dévoile Soraya Haoues, conseillère municipale alésienne déléguée à la politique de la ville. D'où l'intérêt d'agir, et vite.

Si certains peuvent résumer les QPV à ceux d'Alès, ils englobent un terrain bien plus large. La refonte des contrats de ville au début de l'année a suscité de nombreuses indignations, mais des communes comme la Grand'Combe, Saint-Ambroix ou encore Anduze ne sont finalement pas sorties du dispositif. "Avec cette nouvelle carte, il a fallu donner une orientation politique avec des priorités essentiellement liées au développement économique, à la culture, bien évidemment, qui est chère au président de l'Agglo et au sport", raconte le directeur de la politique de la ville Brahim Aber. "On veut être porteurs de ça, après ce sont aux associations de s'accomoder à ce qu'on veut porter", affirme Soraya Haoues.

Cet été par exemple, le dispositif "Un été pour tous" a été relancé, rencontrant un franc succès. Démarrant au mois de mai avec un voyage en Turquie à Istanbul du 9 au 16 mai, il s'est clôt fin août. Tous les publics ont pu se sentir concernés par les activités proposées : toro-piscine, ciné plein-air, initiation au MMA avec Punch insertion Cévenol et All'Style ou encore la grande soirée du 10 août avec le festival "Quartiers en Fête", organisé par l'association PAACT en collaboration avec le service politique de la ville et Alès Agglomération, où Cheb Khalass a performé. 

Parmi les très bonnes affluences, on peut noter le toro-piscine aux Cévennes (650 personnes) et le ciné plein-air de Cauvel avec le film Super Mario Bros (350 personnes). L'objectif était de créer des espace de rencontre et d'échange sur le quartier des Près Saint-Jean, sans empiéter sur Estiv'Alès. "Le service de madame Haoues est en capacité maintenant de pouvoir proposer des toro-piscines dans les quartiers, de sécuriser l'endroit et de faire en sorte de créer une alchimie, une cohésion avec les différents publics pour qu'ils viennent de toutes parts dans ces quartiers mais aussi d'ailleurs", affirme Brahim Aber. 

Le Jardin des Citoyens, ou redonner du pouvoir aux habitants des QPV

Parmi les nouveautés mises en place par le service politique de la ville, impossible de ne pas parler du Jardin des Citoyens. Le président d'Alès Agglomération Christophe Rivenq souhaitait "joindre l'utile à l'agréable avec un modèle vertueux et gagnant-gagnant", comme il l'expliquait le jour de son lancement, le 17 avril dernier à la Maison des Projets. Ce nouveau dispositif porté avec le service politique de la ville en partenariat avec le PLUE, le Pays Cévennes, France Travail, Raison de plus et l'État permettait aux habitants des QPV sans emploi et à partir de 25 ans, de s'impliquer dans le nettoyage de leurs quartiers. "Avec Brahim, c'est vrai qu'à chaque fois qu'on fait le tour, on nous demande si on n'a pas un petit travail à proposer. Il faut le dire aussi, ce genre d'action permet de remplir le frigo", dévoile Soraya Haoues.

Cette idée est née des retours de ces habitants, estimant que leur quartier était sale. Pour Soraya Haoues, les impliquer dans ces actions de propreté est la meilleure des solutions pour qu'ils s'y sentent bien. Trois cycles de travail (13 personnes au total) de deux mois chacun ont été proposés dès le 6 mai, avec un objectif à terme d'insertion professionnelle et de sensibilisation écologique. L'équipe a travaillé de manière régulière et méthodique sur l'ensemble des quartiers concernés : tonte des pelouses (7000m), débrouissaillage et taillage de haies, ainsi que la collecte et le tri des déchets (plus d'une tonne a été récoltée).

Les premiers résultats sont encourageants et l'opération sera réitérée, mais certainement sur une année et des périodes de quatre mois. "On n'a jamais eu autant de personnes qui nous ont sollicité pour travailler dans ce projet-là. Il y a cette possibilité de sensibiliser les gens à l'éco-citoyenneté, et qu'ils puissent faire en sorte qu'ils entreprennent, sauvegardent et protègent un petit peu leur quartier", souligne l'élue alésienne. "C'est bien aussi que les usagers soient repérés par rapport à des bénéficiaires qui sont les cibles de leur propre quartier. Et ça, ça a toute cette importance par rapport à cette action et les autres à venir", ajoute-t-elle. Soraya le martèle : elle fera tout pour aider celles et ceux qui ont envie de travailler.

Le fait de prendre la place, de proposer des activités et d'écouter les habitants fait partie des préoccupations du service politique de la ville, pour que tout se passe bien. Par conséquent, 40000 passages sont recensés sur toutes les activités menées. Le premier forum des associations est une autre des réussites. 25 d'entre elles gravitaient autour de la Maison pour Tous mais ne se connaissaient pas vraiment. L'occasion donc ce fameux 14 septembre, de les faire rencontrer et de distribuer des flyers aux habitants, leur montrant que des actions sont menées dans le quartier. Les enfants n'étaient pas en reste, puisque des animations leur étaient proposées tout au long de la journée.

À l'approche des temps frais, le service politique de la ville a déjà prévu plusieurs manifestations. Halloween sera fêté au centre social des Promelles, Nöel reviendra aussi aux Promelles, mais aussi à Rochebelle et à la Maison pour Tous, depuis presque 15 ans. Enfin pour changer, le grand loto du 6 décembre se déroulera à la salle Jules Cazot, au vu du grand succès qu'il recueille.