Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 10.06.2016 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 215 fois

FAIT DU JOUR Tinals 2016 : intempéries et grève des transports n'auront pas eu raison du festival

La quatrième édition du festival Tinals a réuni plus de 15 000 personnes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

La quatrième édition du festival Tinals - 3, 4 et 5 juin dernier - ne fût pas de tout repos. Entre la grève des transports qui aurait pu barrer la route aux festivaliers et aux musiciens, et la pluie qui s'est invitée sans trop de dégâts, on a frôlé la catastrophe dans les jardins de Paloma.

Y aurait t-il un dieu de la musique qui veille sur ses festivals les plus précieux ? C'est en tout cas l'effet que l'on ressent quand on observe à quel point cette quatrième édition est passée entre les mailles du filet. À peu de chose de près, la grève des transports aurait pu empêcher les festivaliers d'arriver jusqu'ici, et les musiciens de pouvoir jouer. On est pas passé loin dans certains cas, notamment avec le groupe Palehound qui s'est retrouvé bloqué à Paris, avant de finalement trouver un avion à la dernière minute. Et que dire de la pluie, dont les premières gouttes se sont faites ressentir le samedi en milieu d'après midi avant l'ouverture officielle des portes, obligeant les techniciens à se réfugier sous des abris de fortune. Ce sont les américains de Cheers Mag qui en ont le plus fait les frais. Mais soutenu par un public dévoué prêt à braver la pluie pour se noyer sous les larsens des guitares punk, le concert s'est déroulé comme prévu. "Malgré tout, la météo a été clémente" a rappelé le directeur de Paloma Fred Jumel.

50 groupes, 4 scènes, 15 000 personnes

Sur scène, les prestations n'ont pas laissé l'audience indifférente. Le vendredi soir, Ty Segall, l'habitué de Paloma - puisqu'il revient chaque année, a démontré une fois de plus sa créativité avec sa nouvelle formation The Muggers, quitte à déranger parfois. Mais c'est aussi ce qui fait son talent, inclassable malgré le succès. Plus tard les Foals ont terminé la première soirée et sont parvenus à réconcilier les plus sceptiques par une deuxième partie de concert électrique. À noter aussi les performances de The Mystery Lights, des canadiens de Chocolat et de Battles, les trois sensations indé de la soirée.

Les Foals ont enflammé la grande scène extérieur, vendredi soir. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Le samedi était une autre paire de manche pour les connaisseurs. Un line up avec Palehound notamment en début de soirée, groupe originaire de Boston qui a fait le boulot sur la mosquito. Les fans n'ont pas manqué la re-formation de Lush sur la grande scène extérieur, les performances d'Algier à l'intérieur de Paloma et Dirty Fences, avant que les versaillais de Air ne s'emparent de la scène flamingo. Leur set, planant comme on pouvait s'y attendre, a autant déçu qu'enchanté l'audience, qui a exulté dès les premières notes de Sexy boy. Le dimanche, il ne fallait pas rater Steve Gunn l'après midi et Parquet Court un peu plus tard sur la grande scène. Les marseillais de Quetzal Snake n'ont pas fait dans la dentelle, au grand bonheur de l'audience. En fin de soirée, deux des plus belles performances ont été délivrées par Girl Band, avec un son punk hypnotique et envoutant, et Shellac, qui a conclu ces trois jours de festival avec brio.

La qualité d'accueil : fer de lance du Tinals

Quand on réunit autant de groupes cultes ou en devenir en si peu de temps, il faut forcément faire des choix, lister l'immanquable, courir du club à la petite mosquito extérieur en prenant le risque de se faire happer par la flamingo. "On a un public de spécialistes, qui passe de Foals à Protomartyr sans sourciller" se félicite Christian Allex. Ou par les nombreux ateliers toujours aussi ludiques dont la palme d'or revient cette année aux mariages Las Tinals par un Elvis Presley en grande forme. Victime de son succès, pas moins de 400 couples plus improbables les uns que les autres se sont succédé sous les arches fleuris face à un prêtre prophétique, bible plus que louche à la main. Et que dire de ces nombreux food trucks, parfois un peu chers mais toujours de qualité. Les couronnes de fleurs qui sont désormais une institution au Tinals, le merchandising tenu par les groupes, affiches sérigraphiées, le stand de coiffure rockab'. "Notre ADN est bien cerné et notre progression est assez rapide. On tente au maximum de s'ouvrir au plus grand nombre" précise le programmateur Christian Allex.

Avec 15 000 spectateurs à son compteur, le Tinals n'est toutefois à l'abri de rien : "Nous sommes un festival vulnérable dont la reconduite se pose tous les ans, car l'équilibre est fragile" regrette Fred Jumel. Mais si l'édition 2017 devait avoir lieu, la question de l'hébergement se posera une nouvelle fois, même si un camping est à l'heure actuelle difficile à envisager, le terrain étant situé sur une zone inondable.

Baptiste Manzinali

Baptiste Manzinali

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