FAIT DU JOUR Vidéo : immersion dans le quotidien des auxiliaires de vie sociale à Nîmes
Malgré la pandémie de coronavirus qui sévit dans le pays, l'association Vivadom a décidé de maintenir son service d'aide à domicile. Sur le bassin de Nîmes, 190 salariées, principalement des auxiliaires de vie sociale, sont sur le terrain. Une présence indispensable pour effectuer les gestes essentiels de la vie et maintenir le lien social pour les personnes isolées.
Depuis l'application des mesures de confinement, l'association Vivadom qui compte cinq sites dans le Gard (Alès, Bessèges, Générac, La Grand-Combe et Nîmes) maintient son service d'aide à domicile. Un service qui a été adapté avec un effectif réduit de 55%, privilégiant sur le terrain les auxiliaires de vie sociale diplômées d'État, pour aider les personnes fragilisées qui ne peuvent plus accomplir, seules, les gestes du quotidien.
"Nous avons suspendu les prestations dites de confort auprès des personnes qui ont de la famille à proximité ou qui ont assez d'autonomie pour faire l'entretien de leur logement", explique Marjorie Galera, responsable de secteur chez Vivadom. L'objectif étant de concentrer les interventions des salariées chez les personnes les plus isolées et les plus vulnérables. Une cellule téléphonique a toutefois été mise en place pour assurer un suivi des clients chez qui les activités de l'association ont été suspendues. "Si nous identifions un problème, nous pouvons remettre en place des interventions", souligne Guillaume Natton, directeur général du Vivadom.
Prendre soin et maintenir le lien social
Pour Isabelle Barbaza, comme pour Hélène Bouisset, auxiliaires de vie sociale, il n'a jamais été question de stopper leur activité et ce malgré le contexte sanitaire et en dépit du manque d'équipements de protection. Jusqu'à ce mercredi 1er avril 2020, elles n'avaient droit qu'à un masque par semaine. Tous les jours, elles partaient donc travailler avec cette "peur d'attraper ce virus, de contaminer ses proches, de contaminer aussi les personnes chez qui on intervient", témoigne Hélène Bouisset.
Consciente des risques, elle ne pouvait cependant pas imaginer abandonner celles et ceux qui ont besoin d'elle pour se lever de leur lit, faire leur toilette, faire à manger, les courses, etc. Celles et ceux qui l'attendent, parce qu'en cette période de confinement, Hélène sera la seule personne qu'ils verront de la journée, avec qui ils discuteront, riront et même célébreront leur anniversaire. Car l'aide à domicile, un secteur qui souffre de nombreux préjugés, souvent dévalorisé par rapport aux soignants, c'est aussi le lien social.
Une dotation de l'État
Jusqu'à ce 1er avril, et parce que les pharmacies donnaient la priorité au secteur médical pour la dotation d'équipements de protection, Vivadom a activé son réseau auprès des entreprises gardoises pour dénicher des masques, des gants et du gel hydroalcoolique. Un système D bancal qui ne permettait pas d'envisager le maintien du service d'aide à domicile au long terme. L'association et ses équipes sont aujourd'hui rassurées. "On a reçu une dotation de l'État de neuf masques par salariées et par semaine", précise Marjorie Galera.
Stéphanie Marin
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