FAIT DU SOIR La Viarhôna trace sa piste entre Beaucaire et Bellegarde
Le chantier de la Viarhôna entre les ports de Beaucaire et de Bellegarde, soit un tracé de 13 kilomètres, a démarré au mois de décembre dernier. Où en sont les travaux deux mois après ?
L'ancien chemin de halage qui longe le canal du Rhône à Sète entre Beaucaire et Bellegarde n'a plus la même allure. Plus imposant en largeur sans grignoter de trop la végétation, il file au loin à l'horizon depuis notre point d'observation : le pont de Charenconne. Dans notre dos, en direction du port de Beaucaire, tout près de la désormais très célèbre écluse de Nourriguier, un tronçon de deux kilomètres sur la rive nord. Face à nous, une couche de remblai qui s'étale - le camion compacteur a fait son oeuvre - sur 11 kilomètres en direction de Bellegarde, cette fois-ci sur la rive sud. Cette couche de cailloux concassés sera prochainement recouverte d'un enrobé. Ainsi sera achevée cette partie de la Viarhôna dont l'aménagement a été géré par deux maîtres d'oeuvre : Inframed et Lautier Moussac.
Mais ce dossier dont on entend parler depuis quelques années n'a pas été aussi facile que cela à réaliser. D'abord parce que la CCBTA en charge de la maîtrise d'ouvrage a dû se soumettre au cahier des charges fixé par la Direction régionale de l'Environnement, du Logement et de l'Aménagement (DREAL) Occitanie. Pour compenser son impact sur le milieu naturel et respecter les obligations réglementaires, des plants d’Aristoloches à feuilles rondes (Aristolochia rotunda) où les papillons dit Diane (espèce de papillon protégée), pondent leurs oeufs, ont dû être déplacés.
La société Voies Navigables de France avait également quelques exigences environnementales car propriétaire des digues le long du canal du Rhône à Sète. "Nous avons mené un chantier exemplaire notamment en matière de gestion des déblais et des déchets", assure François Jolitton, directeur des services techniques de la CCBTA. Autre contrainte cette fois-ci liée au chantier de réhabilitation de l'écluse de Nourriguier, les engins prévus sur ces deux opérations ont dû respecter un calendrier précis pour ne pas se télescoper.
Cet aménagement qui répond à la volonté du Département de développer les déplacements doux et les activités de tourisme et de loisir sur le territoire, a nécessité un investissement d'1,8 million d'euros. L'État et la Région Occitanie ont mis la main à la poche à hauteur de 669 159 €. Ce chantier devrait être terminé d'ici la fin du mois d'avril, pour une ouverture au public en juin. Deux parkings à chaque point de départ de ce tronçon seront aménagés dans le courant de l'été.
Un autre projet est actuellement à l'étude et il fait suite à la signature d'une convention de superposition d’affectation entre Juan Martinez, le président de la CCBTA et Pierre Raviol, président du Symadrem. Il s'agit de la création d'une piste cyclable de 15 km, en crête de digue, pour relier Beaucaire à Fourques. Là encore, le montant pour ces travaux qui devraient démarrer dans le courant du deuxième semestre 2022, est estimé à 1,8M€. Sa mise en service est prévue pour septembre 2023. Dans le même temps, une aire de pique-nique devrait être aménagée à proximité de la chapelle Saint-Jacques de Saujan située à Beaucaire, en rive droite du Rhône. Enfin, et toujours dans le cadre de la politique de déplacement doux menée en Terre d'Argence, l'intercommunalité prévoit un tracé entre Bellegarde et Gallician via Saint-Gilles.
Stéphanie Marin