FAIT DU SOIR Parents d'élèves et enseignants mobilisés pour sauver l'école privée La Cévenole
Après six années passées dans le bâtiment accolé à l'Assemblée chrétienne évangélique de Marguerittes, l'école privée La Cévenole créée par l'Association familiale protestante, s'apprête à déménager dans un établissement situé à moins de 100 mètres du numéro 190 de l'avenue Clément-Ader.
Créée il y a six ans par Joël Trefcon, président de l'Association familiale protestante - membre de la Fédération nationale des associations familiales protestantes et de l’Union départementale des associations familiales du Gard - l'école privée La Cévenole a posé ses cartables dans un local attenant à l'Assemblée chrétienne évangélique de Marguerittes. "Nous devions quitter ces locaux au bout de trois ans, mais n'en trouvant pas d'autres, nous y sommes restés trois ans de plus, d'un commun accord avec l'église qui en est propriétaire", explique Delphine Falzon, la directrice de cette école déclarée à l’Éducation nationale, mais hors contrat. Ce qui signifie qu'elle ne bénéficie d'aucun financement de l'État, sa "survie" tient aux frais de scolarité mensuels payés par les parents d'élèves, soit 190 € en maternelle et 210 € en élémentaire.
"Ce n'est vraiment pas excessif, s'exclame Sabrina Di Benedetto, maman de la petite Charlie, 4 ans. Quand j'ai commencé mes recherches pour scolariser ma fille, je me suis renseignée sur les écoles Montessori. Ce n'est pas du tout le même prix, les tarifs sont bien plus élevés. Et puis, par hasard, je suis passée devant La Cévenole, sans savoir ce que c'était alors que je suis Marguerittoise."
"Le projet pédagogique est d’inspiration Montessori, associé au programme classique"
Cette confidentialité, là est tout le problème de cette école. Sabrina a pianoté sur son ordinateur et trouvé des informations jugées intéressantes. "Car le projet pédagogique est d’inspiration Montessori, associé au programme classique. C'est une véritable école familiale avec peu d'effectifs et des classes mélangées", précise-t-elle. L'équipe pédagogique privilégie l'épanouissement intellectuel, psychique, physique et spirituel de l’enfant, plutôt que de se soumettre au rythme effréné du programme de l'Éducation nationale.
La maman a vu le comportement de Charlie changer après une première année en petite section de maternelle. "C'est une enfant hypersensible, plutôt réservée, elle a besoin que l'on s'occupe d'elle. Le fait qu'il n'y ait pas beaucoup d'enfants l'a rassurée. Elle a certaines facilités. Les classes étant mélangées, elle peut si elle le veut aller voir autre chose avec les grands. Tout cela fait qu'elle a pris confiance en elle." Désormais en moyenne section de maternelle, Charlie ne rechigne jamais à aller à l'école, bien au contraire.
La Cévenole compte aujourd'hui quinze élèves, soit cinq en maternelle, et dix en élémentaire. "Nous sommes montés jusqu'à vingt", indique la directrice. Les départs au collège l'année dernière n'ont pas été compensés. Et pourtant, malgré cette baisse d'effectifs, cette école privée mène un projet d'agrandissement. Après des années de recherches, l'équipe a finalement trouvé un nouvel établissement situé à quelques mètres de son local actuel. Plus grand, trop grand même, "nous n'occuperons qu'une partie de l'espace dans un premier temps", souligne Timothée Falzon, enseignant et trésorier de l'Association familiale protestante.
"Nous sommes tous solidaires car il en va de la survie de notre école"
Cela pour économiser quelques sous en attendant d'atteindre des effectifs plus conséquents. Dans l'idéal, 45 élèves répartis sur trois cycles, de la petite section de maternelle au CM2, "pour pouvoir garder cette proximité avec les enfants, ce suivi personnalisé qui leur permet d'évoluer chacun à leur rythme", insiste Delphine Falzon. Aux côtés de l'équipe pédagogique, les parents d'élèves mobilisent leurs forces pour sauver cette école, car pour occuper ses nouveaux locaux, l'association devra s'acquitter d'un loyer alors que jusque-là, elle se limitait à une participation aux frais. "Ce qui nous a permis de mettre un peu d'argent de côté", ajoute Timothée Falzon. Mais pas assez pour tenir toute une année. De nombreuses actions ont également été lancées comme la vente de chocolat ou la mise en ligne d'une cagnotte participative.
"Nous avons créé un groupe de parents d’élèves où chacun a une fonction pour la promotion de l’école : il y a ceux qui s’investissent dans la communication, ceux dans le démarchage du mécénat, ceux qui aident dans les travaux dans le bâtiment actuel et le nouveau. Nous sommes tous solidaires car il en va de la survie de notre école", s'inquiète Sabrina Di Benedetto. Une aide précieuse pour cette école, qui renouvelle par ailleurs son appel aux dons.
Stéphanie Marin
Contacts : afplc30@gmail.com - 07 68 93 39 89 - https://ecolelacevenole.fr