GARD Pouvoir d'achat, retraites et maintien du service public au cœur des manifs
Pour la défense des salaires, du pouvoir d'achat, mais aussi des retraites, plusieurs centaines de manifestants ont battu le pavé gardois à Alès, Bagnols/Cèze et Nîmes ce mardi 5 septembre, répondant ainsi à un appel national intersyndical et interprofessionnel.
250 personnes à Alès
Quelques jours après sa mobilisation pour les retraites, la CGT a remis ça ce mardi, peu après midi, aux côtés de plusieurs syndicats, à l’occasion d’un "pique-nique revendicatif" auquel ont pris part environ 250 personnes, selon les chiffres communiqués par la police. Un mode opératoire justifié par Martine Sagit, secrétaire générale de la CGT alésienne : "Après près de deux ans d’une pandémie qui a séparé les gens, ça permet de recréer du contact, des échanges, tout en étant revendicatif."
"La priorité du jour, c’est l’augmentation des salaires", déclenche au micro Martine Sagit. Et d’ajouter : "Quand on voit que les grands patrons se gavent avec des augmentations de plus de 500 points alors que le Smic n’a augmenté que de 15 points en 20 ans, il est urgent que ce dernier augmente, comme les salaires et les pensions de retraite, encore plus avec l’augmentation du coût de la vie."
Délégué CGT de Merlin Gérin, Joël Bréaud ayant récemment franchi la barre de la cinquantaine a pour sa part choisi de mettre l’accent sur "un gros dossier", celui des retraites. "Ça serait dramatique que le Gouvernement allonge la durée des cotisations en reportant l’âge légal de départ. C’est totalement contreproductif. Comment laisser la place aux jeunes si les anciens doivent rester jusqu’à 64 ans ? Et je ne parle même pas de la pénibilité du travail...", s’inquiète-t-il.
L’inusable Robert Guiraud était aussi de cette lutte alésienne, avant de filer à la manifestation nîmoise. Le secrétaire de l’Union locale de Force ouvrière s’est ému du "gel du point d’indice des agents depuis bien trop longtemps", là où Myriam Vermale, membre du bureau SNUipp-FSU, a réclamé "l’arrêt des suppressions de postes et des recrutements partout où il est nécessaire", à l’heure où "la pandémie a démontré l’utilité du service public".
Environ 200 personnes à Bagnols/Cèze
Même son de cloche à Bagnols, où, d'après la CGT, plus de 200 personnes ont répondu à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires. Louise Moulas de FO compte à Bagnols "la fermeture de 14 lits et la suspension de 20 agents pour non respect du pass sanitaire". Remontée contre le Gouvernement, "qui s'en prend au droit de grève", la syndicaliste revendique une fois de plus "la hausse des salaires, du SMIC, des pensions et du point d'indice dans la fonction publique".
Dans ce dernier cas, "depuis le temps qu'il est gelé le point d'indice, il faudrait une augmentation immédiate de 20 % des salaires des fonctionnaires pour compenser", rajoute Mohammed Hammani, de FSU. Le syndicat revendique, entre autres, l'arrêt des emplois précaires dans la fonction publique. Parmi les revendications, les syndicats s'accordent aussi sur le retrait des réformes du chômage et des retraites. "Le Gouvernement et le patronat veulent nous diviser. Unissons nous", lancera Patrick Lescure, de la CGT.
L'idée, résumée par Adrien Couffin de SUD Solidaires, est de "montrer que les questions sociales et de pouvoir d'achat sont importantes" à l'orée d'une année électorale. "Aujourd'hui marque le début de quelque chose", affirme le cégétiste.
Entre 800 et 1 500 à Nîmes
Ils étaient plusieurs centaines à Nîmes, 1 500 selon les organisateurs et 800 selon la police. La vérité se situe certainement entre ces deux chiffres. Comme le veut la tradition, les manifestants s'étaient donnés rendez-vous à 14h30 place de la Maison carrée sous quelques gouttes de pluie d'un ciel menaçant. Dans le cortège on pouvait voir des retraités, des membres du service public et des travailleurs sociaux. Les revendications portaient sur "des embauches dans le service-public avec le dégel du point d'indice et des moyens pour l'hôpital et la médecine du travail".
Lentement, les manifestants ont emprunté le parcours historique qui emprunte le boulevard Victor-Hugo, le boulevard des Arènes, la place des Arènes, le boulevard de Bruxelles pour terminer, au son de "L'internationale" sur l'avenue Feuchères, devant la préfecture du Gard. Tout au long du parcours, les participants ont dénoncé la nouvelle convention de l'assurance chômage "inacceptable", ont réclamé la réintégration des personnes suspendues pour défaut de pass sanitaire, la levée de l'État d'urgence et le "retrait des lois et décrets liberticides", ainsi que l'augmentation des salaires, réaffirmant au passage le refus de la retraite par points.
La rédaction