GARD RHODANIEN Les interrogations spiripontaines surgissent lors du débat d'orientations budgétaires
Avant de voter leur budget pour l'année à venir, les élus du conseil communautaire doivent d'abord passer par le débat d'orientations budgétaires (DOB). Un gros morceau qui était au menu du conseil d'agglomération du Gard rhodanien ce lundi soir et qui a attisé interrogations et inquiétudes du côté spiripontain.
Pour le budget 2021, la prudence était de mise. Pour 2022, ce sera un peu le même refrain. La crise sanitaire est toujours là, le prix des énergies est en hausse. Ça, c'est pour le contexte national. Si on regarde seulement le Gard rhodanien, on voit que l'année 2021 a été marquée par le vote du projet de territoire et du pacte fiscal et financier. Une grande transition qui va se poursuivre en 2022, notamment avec l'amorce de la redevance incitative.
L'idée pour cette nouvelle année, c'est de maintenir une épargne brute suffisante, de maîtriser les dépenses de fonctionnement mais de continuer à investir pour mener à bien les projets sur le territoire. À venir, il y a le musée, l'hôtel d'agglomération, la piscine couverte... À plus court terme, il va aussi y avoir la crèche de Tavel, celle des Petits pas à Bagnols à la place de Montessori ou encore le futur mémorial harki. 800 000€ partiront aussi dans les fonds de concours dédiés aux projets des communes.
"Politique spectacle" ?
"Les dépenses d'investissement sont proches de 3 millions d'euros par an", indique Guy Aubanel, vice-président aux finances, dans sa démonstration. Quelques minutes plus tard, il a aussi avancé le chiffre d'un autofinancement de 2 millions. Ce qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, en l'occurence celle de Benjamin Desbrun, qui s'est exprimé au nom de la majorité spiripontaine : "D'après le cabinet Finance consult, l'autofinancement nécessaire pour mener à bien le projet de territoire était de 3 millions d'euros par an. Là, on parle de 2 millions, soit un million de moins que l'objectif. Pourquoi et quelles vont être les conséquences ?" L'étonnement est d'autant plus grand, qu'il avait été décidé de baisser les attributions de compensation aux communes et d'augmenter les impôts locaux pour dégager des marges de manoeuvre.
Catherine Chantry, opposante spiripontaine, s'est ensuite longuement exprimée sur ce document qu'elle juge "trop succinct", et a même qualifié l'exercice 2021 de "néant au regard des obligations" et l'Agglomération de "boîte aux lettres institutionnelle." Aux yeux du vice-président, Gérald Missour, on a le droit ce lundi soir à une "politique spectacle", reprochant à certains de s'exprimer seulement lorsque les caméras sont allumées et pas en amont, au moment de l'élaboration des projets. Claire Lapeyronie, la première vice-présidente, s'est sentie visée et a réaffirmé : "Dès lundi dernier, j'ai exprimé mon étonnement sur ces deux millions d'euros qui me semblent un peu juste pour une agglomération de notre taille. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis que ce soit en réunion ou en conseil."
"Les finances sont saines"
Voilà pour l'ambiance. Didier Bonneaud, opposant aussi à Pont-Saint-Esprit, a rajouté une dernière couche en affirmant que la mutualisation des agents ne devait pas être réservée à Bagnols. Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération du Gard rhodanien, a affirmé qu'il voulait encore accentuer la mutualisation avec toutes les communes dans les temps à venir. Et concernant le million en moins, il affirme : "Il faut aller chercher davantage d'économies mais elles ne sont pas faciles à trouver. Il y a des arbitrages à faire qui dépendront du taux d'autofinancement que l'on aura. 2 millions, 3 millions... Peu importe, ce qui est important c'est comment on fait pour y arriver et sur quelles recettes on s'appuie." Mais le président l'assure : "Les finances sont saines." D'ailleurs la capacité de désendettement de l'Agglo est de 5,7 ans, bien loin du seuil d'alerte.
Quant au manque d'ambition soulevé par certains, Jean-Christian a rappelé que l'Agglomération continuait d'améliorer ses missions de services. Par exemple, plus de 8 millions d'euros sont investis sur l'ensemble des réseaux d'eau et des stations d'épuration. Les premiers pas sont également faits en matière environnementale. "On a pu voir que l'on émettait 650 000 T équivalent CO2 sur le territoire et qu'on en captait que 65 000. Sans attendre, on a mis des choses en place. Bientôt, on aura des propositions pour relier toutes les communes de l'Agglo entre elles en transport en commun. On a la thermographie aérienne qui va bientôt être réalisée...", termine-t-il. Le budget devrait être voté le 7 février prochain, lors d'un prochain conseil communautaire.
Marie Meunier