GARD Un service civique au service de la société
Les jeunes ont besoin de repères. Les familles ne sont plus ce qu’elles étaient et l’école n’a pas vocation à éduquer. Le service militaire des époques passées semble manquer à certains et le compromis du service civique paraît combler un certain manque.
Que souhaiter au service civique pour les dix prochaines années alors qu'il fête son dixième anniversaire ? Qu’il devienne universel ? Peut-être et qu’il touche non plus 6 ou 7 % de nos jeunes, mais 80 % d’une classe d’âge !
Dans le Gard depuis 2015, 322 jeunes gardois (dont 103 résidants dans les quartiers politique de la ville) ont fait leur service civique. Cela représente la bagatelle d’un accompagnement au projet d’avenir de plus de 5 360 heures et de 46 782 heures de formation/transfert de compétence. En tout, le total d’heures d’engagements auprès des Gardois est de 277 674 !
À l’occasion des 11 ans de la loi du 10 mars 2010 qui a créé le service civique français, ce dernier fête son 500 000ème volontaire. 500 000 jeunes ont, en dix ans, donné quasiment une année de leur vie aux autres.
Unis-Cité, association qui a inspiré la création du dispositif en France, reste plus que jamais persuadée que le service civique, étape d’engagement citoyen mais aussi de mixité sociale, devrait devenir une étape naturelle du parcours de formation et d’éducation de tous les jeunes.
L’association Unis-Cité, créée en 1994 par quatre jeunes étudiantes inspirées par le service civil américain, est née d’un rêve, celui « qu’un jour il devienne naturel que tous les jeunes consacrent une année de leur vie à la collectivité, et que cet engagement, temps de construction de soi et d’ouverture aux autres, soit une réelle expérience de mixité sociale ». En 25 ans, ce rêve a réussi à fédérer des dizaines, puis des milliers et centaines de milliers de jeunes, élus locaux et nationaux, dirigeants associatifs, chefs d’entreprises, et citoyens de toutes origines, pour devenir une politique publique dont l’intérêt et l’utilité sociale sont aujourd’hui reconnus par tous.
En 2020, plus de 150 000 jeunes ont fait un service civique, avec un taux de satisfaction frôlant les 90 %, et un retour sur investissement, pour l’État, évalué à plus de deux euros par euro investi.
Conçu comme une sorte de service national civil et volontaire, le service civique permet aux jeunes de consacrer six à 12 mois de leur vie (huit en moyenne), à un engagement citoyen dans une association, un service public d’État, ou une collectivité territoriale. Ils reçoivent pour ce faire une indemnité mensuelle de 580 euros (à 80 % prise en charge par l’État, à 20 % prise en charge par sa structure d’accueil), une couverture sociale santé et retraite prise en charge par l’État, et une formation civique et citoyenne, un accompagnement au projet d’avenir, et un accompagnement (tutorat), assurés par leur structure d’accueil.
82 % des jeunes qui sortent d’Unis-Cité sont en emploi ou formation qualifiante à la sortie de leur service civique, alors même qu’ils sont à l’image de la diversité de la jeunesse de France car 35 % d’entre eux n’ont pas le bac, 20 % sont des jeunes de quartiers populaires et 7 % sont en situation de handicap...