GRAND AVIGNON Pénibilité, salaires, fini parti : le service de collecte des déchets réorganisé
« C’est un sujet quotidien, difficile et un enjeu de service public important » : le président du Grand Avignon Jean-Marc Roubaud a donné le ton, à l’heure d’annoncer les mesures prises par sa collectivité sur la question du service public de collecte des déchets.
C’est que le président, élu en 2014 à la tête de l’agglo, a découvert un service perfectible : « j’ai été interpellé par des agents qui ont pointé la nécessité de dialoguer avec les élus sur un certain nombre de sujets. »
Des titularisations et une revalorisation
Alors, dans l’optique « d’améliorer le service rendu à la population et d’apporter des réponses en matière de conditions de travail et de santé au travail », le vice-président chargé de la question Jacques Demanse et le directeur du service environnement déchets François Pasquier ont organisé une concertation, lancée il y a plus d’un an.
Dix ateliers seront tenus, avec pour résultat des actions, comme par exemple la modernisation du parc de véhicules, avec 600 000 euros investis en 2015 et 800 000 prévus pour 2016, la mise en place de conteneurs enterrés pour mécaniser l’acte de collecte ou encore le développement de la conteneurisation, visant à limiter la manipulation de sacs. Voilà pour quelques actions sur les conditions de travail en elles-mêmes.
« Il y avait également un problème de ressenti de manque de considération », admet Jean-Marc Roubaud. Sur ce point, « nous avons décidé de diminuer la précarité de certains agents en titularisant les 12 contractuels les plus anciens », explique le président, alors que dans le même temps, les agents seront revalorisés de 50 euros nets, « un signe fort », dixit Jean-Marc Roubaud. Rappelons que lors de la dernière grève des agents, l’été dernier, les grévistes réclamaient une revalorisation de 150 euros. Quant à la grève, elle n’aurait pas eu d’incidence sur cette réorganisation, selon Jean-Marc Roubaud : « les ateliers étaient déjà en route avant la grève. »
Adieu « fini parti », bonjour la badgeuse
Cette revalorisation entrera en vigueur le 1er janvier prochain, avec un changement majeur : la fin du « fini parti », usage qualifié de « catastrophe » par Jean-Marc Roubaud. Désormais, les agents auront un cycle de travail de 36 heures avec la mise en place d’une badgeuse « permettant de garantir une bonne gestion et une pénibilité moindre pour les agents, qui seront moins dans la précipitation », justifie le président.
Par ailleurs, les secteurs seront dorénavant confiés à des chefs d’équipe et à des équipes clairement identifiés, pour mieux connaître les circuits de collecte et leurs difficultés, sachant que de nouveaux circuits de collecte seront opérationnels dans le courant de l’année prochaine, les premiers à Morières et Entraigues, sans conséquence sur le rythme de collecte.
Pour Jacques Demanse, ces mesures vont dans le bon sens : « quand nous sommes arrivés, il y avait un malaise général. La négociation n’a pas toujours été simple, mais nous sommes arrivés à un consensus général. Le but était aussi de valoriser l’être humain, qu’il soit ou pas derrière une benne à ordures. » Et le vice-président d’expliquer que « la revalorisation salariale est due à une progression de la performance de tri et de collecte, qui engendre des économies d’échelle. » Comprendre : plus le tri sera performant, plus les agents seront revalorisés.
Et il y a de la marge. Ainsi, François Pasquier rappelle que « sur ce qui est de la collecte en bac jaune, on est encore loin des objectifs du plan départemental. » En 2014, 65 322 tonnes de déchets ont été collectées sur la partie vauclusienne de l’agglo, dont 57 453 tonnes d’ordures ménagères incinérées.
Thierry ALLARD