HOMMAGE "Si l'homme est le sel de la terre, le pasteur Jean-Louis Poujol est une salière à lui seul !"
"Plus je vieillis, plus je suis tendre. Merci à tous ceux et celles qui ont eu le courage et la gentillesse de suivre un homme un peu fou". Et cet homme autoproclamé "un peu fou" n'est autre que le pasteur Jean-Louis Poujol, entouré jeudi soir au centre Martin Luther King, de plusieurs centaines de personnes venues rendre hommage à sa générosité, à sa bonté et à sa fraternité à toute épreuve. Créateur du centre Martin Luther King, de la Maison des Parents proche du CHU Carémeau et du fameux réveillon de Noël qui réunit depuis vingt ans, des centaines de personnes seules - et trop souvent déshérités - auxquelles il offre cette immense table ouverte où règnent l'amitié et la solidarité, Jean-Louis Poujol, a décidé, après trente-cinq ans de sacerdoce, de prendre un peu de recul, non sans préalablement transmettre à la postérité, le témoignage émouvant de son parcours exceptionnel dans un bouquin titré Mille mercis. Tiré à 1 000 exemplaires vendus 10 € l'unité, tous les bénéfices de cet ouvrage rédigé telle "une lettre d'amour" universelle, seront reversés à la Maison des Parents, dont le budget demeure toujours précaire, malgré les coups de pouce des pouvoirs publics et de généreux donateurs.
A la faveur de cette soirée de remerciements où voisinaient toutes les générations, toutes les chapelles et sensibilités, témoignant ainsi de la capacité hors-pair du pasteur Jean-Louis Poujol à mettre les rapports humains au-dessus de toute autre considération philosophique, politique ou religieuse, tous ceux qui se sont succédé au pupitre ont loué le supplément d'âme de Jean-Louis Poujol : "un homme de foi, fidèle à la parole donnée qui consacre sa vie au service de ceux et celles qui ont besoin d'amour et de reconnaissance", pour utiliser l'expression même du président du conseil général, Damien Alary. Devant plusieurs centaines d'amis et la famille du bon pasteur, Solange son épouse, Frédéric, Olivier et Irène ses trois enfants, la députée du Gard, Françoise Dumas, n'a pas dit autre chose lorsqu'elle a honoré "la capacité de Jean-Louis Poujol à relier les hommes et femmes dans leurs croyances, fonctions, responsabilités... Sous son aspect chaleureux et convivial, Jean-Louis est un buvard à souffrance qui se tient toujours à portée de main de celui qui souffre".
Un an après lui avoir remis dans ce même centre Martin Luther King la médaille de chevalier dans l'ordre national du Mérite, Hugues Bousiges, préfet du Gard, comptait parmi les invités et témoin privilégié de l'oeuvre considérable du pasteur Poujol. Après s'être fait l'interprète de tous ceux qui sont passés par la Maison des parents "où ils ont trouvé dans un cadre apaisant, écoute, attention et réconfort", l'ami fidèle et sincère de cet homme "de foi, de fraternité et d'amour" a souligné : "Dans les écritures saintes, il est prétendu que les hommes sont le sel de la terre. J'ai le sentiment que le pasteur Poujol est une salière à lui tout seul ! C'est un symbole exceptionnel de fraternité et de générosité", a t-il conclu. Avant que le chef du service pédiatrie de l'hôpital Carémeau, ne vienne à son tour, se faire l'interprète de la reconnaissance de tous les parents venus soulager leurs inquiétudes et angoisses dans cette sorte de maison du Bon Dieu, qui se dresse fièrement sur les hauteurs du chemin du Saut du Lièvre.