LE 7H50 de Martin Delord : « Le Département est gêné aux entournures »
Ce matin, les élus départementaux débattent des orientations de la majorité de Gauche pour 2019. Entretien avec Martin Delord, vice-président en charge des Finances.
Objectif Gard : Comment qualifiez-vous l'exercice 2019 ?
Martin Delord : On va proposer des politiques intéressantes mais avec des contraintes ! Ces trois dernières années, on a réussi à mettre le Département sur de bons rails : capacité de remboursement de la dette autour de six ans, pas d’emprunt depuis deux ans… Seulement aujourd’hui, nous sommes gênés aux entournures par l’obligation fixée par le gouvernement de ne pas dépasser 1,2% de hausse des dépenses.
C’est-à-dire ?
Emmanuel Macron impose aux collectivités de ne pas augmenter leur budget de fonctionnement de 1,2%. Or, pour le Département du Gard et les conseils départementaux de façon générale, la hausse des dépenses sociales ne dépend pas de nous. Ce n’est pas nous qui les maîtrisons. Ce n’est pas nous qui décidons des personnes qui sont bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active, NDLR), du nombre de personnes âgées dépendantes, des mineurs dont il faut s’occuper… Le budget social représente 60% de nos dépenses et pour l’an prochain, nous avons tablé sur 2% d’augmentation.
Du coup, comment allez-vous faire ?
En faisant des économies dans d’autres domaines. Il a y quelques points que l’on regrette de devoir contraindre… Mais je ne peux pas vous les citer maintenant car les arbitrages ne sont pas définitivement arrêtés. Bien sûr, ce sont les compétences non-obligatoires qui vont stagner, voire diminuer. Nous allons toutefois essayer de maintenir le même niveau d’investissement avec des projets autour du nouveau bâtiment pour nos services sur le périphérique (35 M€), la reconstruction du collège du Mas de Mingue, les routes… On va également faire l’avance sur le lancement du Très haut débit.
Si vous ne respectez pas ce corset des 1,2 %, que se passera-t-il ?
Nous devrons payer des pénalités à hauteur du dépassement. C’est embêtant.
Propos recueillis par Coralie Mollaret