Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 21.02.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 1864 fois

LE PORTRAIT Carl Accettone, nouveau directeur de cabinet du Préfet

Carl Accettone, nouveau directeur de cabinet du Préfet du Gard. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Derrière une carrure d'énarque se cache un jeune homme, brillant et discret, qui n'a pas oublié d'où il venait. Successeur de Christophe Borgus, Carl Accettone est un directeur de cabinet modeste.

Premier réflexe d'un nordiste quand il y a trop de soleil, baisser le store. C'est qu'il n'a pas l'habitude ce natif de la banlieue de Valenciennes d'être ébloui par une lumière vive et chaude au beau milieu du mois de février. "Ici, c'est la norme. Chez moi, quand il fait beau, on s'étonne." Carl Accettone - le jeu de mot n'était pas voulu - tout juste âgé de 27 ans, n'a pas le profil typique d'un énarque. Issu de la classe moyenne, il concède toutefois avoir eu de la chance : "Les enfants d'enseignants réussissent bien généralement". Née d'une mère professeur et d'un père employé chez Orange, rien ne le prédestinait à fréquenter les bancs de la plus prestigieuse des écoles françaises, l'ENA. "Quand je parle de mon parcours, les gens s'imaginent que je passais ma vie dans les bouquins. Au contraire, j'étais plus sport et procrastination" plaisante t-il. Mais avec quelques aptitudes supplémentaires sans forcément s'user à la tâche, Carl obtient son bac mention "très bien". Sans préparation particulière, il se présente au concours de Science Po Lille, et termine 5 ème sur 2 000 participants.

"Ce qui m'intéresse, c'est la France"

Les cinq années suivantes, qu'il qualifie volontiers de "plus belles années de m(s)a vie", il les passe entre Lille et Montréal où il effectue sa troisième année d'études, avant son premier stage de six mois à la Préfecture du Nord. Si l'idée trottait déjà dans sa tête, il en a la confirmation : le corps préfectoral est fait pour lui. "Je voyais le côté panoramique de ces missions. L'ordre public, les déplacements ministériels, les relations avec les journalistes. C'est tout ce qui me plaisait." Si dans sa promotion, beaucoup ont fait le choix de s'encarter dans des partis politiques, lui n'a jamais eu cette fibre : "Je n'ai pas le tempérament pour ça. Je ne peux pas m'enfermer dans un parti, ce qui m'intéresse c'est la France." Des convictions presque "irrationnelles, j'aime l'Etat dans sa dimension charnelle" précise t-il. Naturellement, il poursuit après Science Po et passe trois concours, l'ENA, CNG et l'INET. Il réussi les deux premiers et ne se présente pas aux oraux de l'INET, son choix était tout tracé. "C'était l'ENA que je voulais, une évidence." Pendant deux ans, il va suivre une scolarité dense, alimentée par des stages à l'ambassade français à Belgrade, en Préfecture de la Martinique et chez Microsoft.

Le 18 décembre dernier, au terme de deux années à l'ENA, il apprend qu'il rejoindra le Gard dans les jours à venir. "J'ai eu le poste que je voulais". Dans son nouveau bureau de l'Avenue Feuchères et face aux nombreux dossiers qui l'attendent, fêtes votives, corridas, période estivale notamment, Carl Accettone veut garder ce détachement qui lui a toujours permis d'affronter les étapes, les unes après les autres. Inutile de lui demander où il se voit dans quelques années : "Je n'ai pas de plan de carrière."

Baptiste Manzinali

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