Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 05.03.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 390 fois

LES SPECIALISTES Son cheval de bataille au Salon de l'Agriculture

Morgane et son Vulcain d'Andiran, un cheval de trait poitevin mulassier (Photo DR)

Présente au Salon de l’Agriculture pour défendre les valeurs de l'Association Nationale des Races Mulassières du Poitou, Morgane, une gardoise, prône l’intérêt quotidien de ce cheval.

Les Calèches du Gardon, entreprise située à Bagard et spécialisée dans les visites commentées d’Anduze en voiture hippomobile mais aussi dans les balades d’1h à 3h en pleine campagne, est l’œuvre de Morgane. Découverte du cheval de race mulassière et dégustation des produits du terroir sur les berges du gardon en parlant du patrimoine historique d’Anduze, voilà le programme pour découvrir ville et campagne d’une manière différente et écologiste.

Être invitée au Salon de l'Agriculture pour y promouvoir une race en voie d'extinction, c'est une belle expérience?

C’est juste génial d’être ici car il existe un réel intérêt de la part des visiteurs mais aussi des professionnels quant à cette race. En plus, on découvre du matériel pour l’utilisation des chevaux, des techniques, bref, c’est que du bonheur ! Je suis une professionnelle, utilisatrice de chevaux de trait poitevins mulassiers et, dans le cadre du salon et de la promotion de cette race, je m’occupe de Câlin de la Fat, un étalon de 4 ans qui pèse 780 kg!

Vous êtes une professionnelle en ce qui concerne les chevaux de trait poitevins mulassiers, pourquoi ce choix?

Le Gard est évidemment en-dehors du berceau de la race mais pendant ma formation de cocher aux Haras d’Uzès, j’ai rencontré pas mal d’éleveurs... Il existe 9 races de chevaux de trait en France et 4 ou 5 sont menacées d’extinction! Pour les chevaux de trait poitevins, on estime à une petite cinquantaine le nombre de naissances chaque année… La race est en voie de disparition, on ne compte qu'enenviron 350 individus. Les gens sont touchés par la disparition d’ours ou de tigres mais ces chevaux disparaissent aussi! Le paradoxe, c’est que la filière viande peut sauver quelques races en voie de disparition. On peut aussi essayer par le travail et l’utilisation de ces chevaux dans la vie de tous les jours. Certaines collectivités jouent le jeu du ramassage scolaire ou encore du ramassage des déchets en utilisant des cochers et des chevaux de trait, ainsi, la filière produit des chevaux qui répondent aux besoins qu’on attend d'eux!

En centre-ville d'Anduze, une balade historique commentée à l'investissement écologique important (Photo DR)

Quelles sont les qualités de la race de trait poitevin mulassier?

Ils sont calmes, sereins, parfaits pour mon activité qui allie le travail en campagne à une forte présence en ville. Ils sont plaisants à l’œil et sont très faciles à travailler. C’est un cheval polyvalent mais très osseux alors il faut lui trouver d’autres utilisations que le marché de la viande! Il y a encore 5 ans, je ne connaissais pas cette race et je comprends que, même si on est sensibilisé à cette disparition, on ne peut pas acheter un cheval pour le mettre dans son jardin! J’ai deux chevaux de trait de race mulassière du Poitou, Vulcain d'Andiran qui a 7 ans et Uridio de Mude qui en a 8.

Quel est votre quotidien?

Il y a 4 ans, j’ai compris l’intérêt de la traction animale et je me suis documentée. Je me suis formée aux Haras d’Uzès en 2012 puis j’ai créé mon entreprise il y a 3 ans. La vie au quotidien n’est pas facile, on se lève tôt, 365 jours par an, c’est un mode de vie un peu particulier… Quand nous sommes en saison, les jours sont encore plus longs et, même si ma petite famille me donne un coup de main, c’est assez contraignant. Les chevaux passent avant tout, même avant la maison! La saison démarre pour Pâques, elle monte crescendo jusqu’en août et se termine en novembre alors ça fait des grosses journées.

Sur le gardon, les attelages vous font voir ville et campagne d'un autre oeil (Photo DR)

Contact : Les calèches du Gardon : calechesdugardon@gmail.com par télephone: 07 70 78 56 10 ou sur http://calechesdugardon.blogspot.fr/

Anthony Maurin

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