Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 20.09.2024 - François Desmeures - 2 min  - vu 309 fois

MASSILLARGUES-ATTUECH Avenir de l'abattoir d'Alès et fièvre catarrhale au menu de la rentrée de la Confédération paysanne

La Confédération paysanne effectuait sa rentrée chez l'éleveur Tom Rampazzi

- François Desmeures

Alors que les nuages s'amoncellent sur l'avenir de l'abattoir d'Alès, le syndicat agricole la Confédération paysanne milite pour un outil rebâti à l'échelle des besoins locaux. Il s'inquiète également de voir progresser la fièvre catharrale ovine, notamment la souche du sud de la France qui n'est pas concernée par le vaccin existant. 

La Confédération paysanne effectuait sa rentrée chez l'éleveur Tom Rampazzi • François Desmeures

En octobre 2023, c'est le Modef et l'éleveur Frédéric Mazer, de Corbès, qui alertaient les premiers sur la progression de la fiève catarrhale ovine (FCO, relire ici). En cette rentrée 2024, la Confédération paysanne lui emboîte le pas, car la FCO progresse à grands pas. "Certains troupeaux sont tombés à deux tiers de brebis et d'autres perdent leur cheptel", explique Didier Marion, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Gard. 

"La fédération nationale ovine veut étouffer l'affaire, l'État aussi", poursuit Didier Marion, pour qui la crainte de l'effet sur les ventes incite les professionnels à ne pas en parler, d'autant que la maladie ne se transmet pas à l'homme. Quant aux vaccins, "il n'existe du stock que pour la souche qui sévit dans le nord de la France", soit la numéro 3. Or, c'est la numéro 8 qui franchit actuellement les Pyrénées, "avec une mortalité colossale sur certains élevages"

Pour un nouvel abattoir "au niveau des besoins des agriculteurs locaux"

Et quand la brebis ne meurt pas, si elle s'apprête à mettre bas, "ça la fait avorter. Et ça peut avoir des conséquences sur le niveau de fertilité à venir", poursuit Didier Marion. Officiellement, vingt communes seraient touchées dans le Gard. "Mais en fait, c'est le double, affirme Didier Marion. Les éleveurs ont peur de se déclarer. Or, dans ce cas, ils ne toucheront pas d'indemnités. Il faut que tout le monde se déclare." Dans les vingt communes concernées, on retrouverait des troupeaux transhumants, susceptibles d'avoir contaminés le troupeau d'un autre éleveur pendant le brassage estival ou le chemin de retour. "On demande que toutes les pertes de cheptel soient indemnisées, ainsi que le manque à gagner sur les agneaux de l'an prochain." 

L'autre grosse inquiétude concerne évidemment l'abattoir d'Alès. Raison pour laquelle, symboliquement, la rentrée de la Confédération paysanne se tenait ce jeudi chez Tom Rampazzi, éleveur de bovins à Massillargues. En redressement judiciaire depuis mars dernier, l'abattoir manque toujours du tonnage nécessaire à sa survie, d'après Christophe Rivenq. "Les rumeurs vont vers la liquidation, confirme Didier Marion. Mais il faut penser l'abattage différemment et ne pas dépendre des grossistes", plaide le syndicaliste, qui souhaiterait voir développé "un abattoir au niveau des besoins des agriculteurs locaux", taillé pour environ 2 500 tonnes par an, "que ce soit un abattoir départemental. S'il existe un nouveau projet, la présidente du Conseil départemental a dit qu'elle pourrait intervenir financièrement". 

Tom Rampazzi élève des bovins, qu'il fait abattre à l'abattoir d'Alès • François Desmeures

Pour la Confédération paysanne, "le système actuel des abattoirs est des années 50. Dans l'Ain, ils ont créé un abattoir départemental de 1 500 tonnes pour les cochons, les chèvres et les moutons, et ça marche." Ne reste plus qu'à transformer "l'unanimité des acteurs sur la nécessité vitale d'avoir un abattoir", que souligne Didier Marion, en véritable projet commun...

François Desmeures

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