NÎMES À Pissevin, un poste de police ouvert et beaucoup d'attente
"J'espère que ça va ramener du calme au quartier. À Valdegour, on a toujours dit qu'il ne faisait pas forcément le taf. Espérant qu'ici ça soit le cas"
Ce mardi matin, le poste de police situé au 1 rue Weber a officiellement ouvert ses portes dans le quartier nîmois de Pissevin. Un poste partagé comprenant des agents de la police nationale et municipale, transféré de Valdegour dans ce quartier voisin gangréné par le trafic de drogue. Le retour d'un poste de police au cœur du quartier avait été annoncé par l'État et Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.
Si l'établissement sera officiellement inauguré lundi prochain, le 26 août, le rideau a été levé pour la première fois ce matin à 9:30. "J'espère que ça va ramener du calme au quartier. C'est une sécurité pour nous les commerçants. À Valdegour, on a toujours dit qu'il ne faisait pas forcément le taf. Espérant qu'ici ça soit le cas. En tout cas, c'est bien pour le quartier et les habitants", commente Asknder, le buraliste situé juste à côté du local des policiers.
"Si les policiers tournent, ça peut arranger les choses"
Une implantation des forces de l'ordre qui suscite beaucoup d'attente de la part des habitants qui veulent retrouver de la sérénité au quotidien et pouvoir se balader sans tomber sur un point de deal, ni risquer de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. "Je suis content parce qu'ici, il y a trop de drogue, la police rassure les gens. Après si les policiers tournent, ça peut arranger les choses. Il faut qu'ils fassent vraiment des rondes, car je les vois, ils restent dans la voiture", réagit Joël, habitant du quartier.
L'espoir de retrouver du calme alors que cette ouverture intervient un an jour pour jour après le décès du jeune Fayed, 10 ans, victime collatérale d’un règlement de comptes, lié au trafic de drogue (lire ICI). C'était le 21 août 2023. D'autres sont plus résignés et ne pressentent pas de changement, à l'image d'Alain Lorgeas (voir vidéo ci-dessus), président du Comité de quartier de Pissevin depuis 1983 : "Le poste de police est nécessaire, mais connaissant le terrain, la police de proximité serait beaucoup plus efficace que d'être cantonnée dans un commissariat. Il ferme à 18 heures, c'est à ce moment-là que la délinquance est la plus forte. On fait des symboles, mais ça ne fait pas avancer le schmilblick."
Les locaux actuels sont provisoires et les policiers vont y rester deux ans. Car dans le cadre du grand plan de rénovation urbaine, la galerie Marcel-Sant va être détruite et le poste déménagera quelques centaines de mètres plus loin dans un bâtiment tout neuf. Une totale réhabilitation d'environ 250 millions d'euros pour permettre à Pissevin de redevenir en partie un quartier paisible.