NÎMES Après « Je suis Charlie », où est le « Je suis musulman » ?
Après l’attentat qui a visé deux mosquées en Nouvelle-Zélande, vendredi dernier, un rassemblement était organisé, ce dimanche, sur l’esplanade.
L'appel a été lancé sur les réseaux sociaux par Maude, une Nîmoise anonyme. Hier en fin d'après-midi, les citoyens étaient invités à se rassembler sur l’esplanade, au lendemain du drame de Christchurch (Nouvelle-Zélande). Au micro, Nahema est émue. Derrière les lunettes opaques de la quadragénaire se cachent des yeux rougis par les larmes. Celles provoquées par la mort de 50 fidèles (âgés de 3 à 77 ans) tués par un fanatique vendredi dans deux mosquées néo-zélandaises.
Indifférence collective ?
À cette tragédie s’ajoute, pour Nahema, une forme d’indifférence. La Nîmoise déplore l’absence de mobilisation en France : « Il y a eu des pancartes "Je suis Charlie", mais vous voyez une pancarte où il est écrit "Je suis musulman" ? », interroge-t-elle. Un constat nuancé par la malheureuse loi qui fait qu’une catastrophe naturelle en Asie ou un attentat au Moyen-Orient intéressera toujours moins qu’un événement superficiel intervenu au bas de sa rue.
Dans sa réflexion, Nahema pointe toutefois le « malaise » d’une partie de la population avec la religion musulmane qui assimile l’islam à la violence. Une violence religieuse dont l’histoire a montré que les musulmans n’en avaient absolument pas l’apanage… À Nîmes, les violences qui opposèrent jadis entre catholiques et protestants l’attestent aisément.
Servir la paix
« L'islam est une religion de paix », pointe Loubna, une autre Nîmoise venue participer au rassemblement. Et d’ajouter : « Certains utilisent la religion pour servir leurs propres intérêts. » « Et si nous aussi, on le faisait, mais pour servir la paix ? », commente son voisin. « Heureusement, il y a des gens qui le font au quotidien », conclut la jeune femme. Alors continuons à le faire…
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com