NÎMES Déficit de médecins au Mas de Mingue : une solution transitoire annoncée
En seulement une année, le quartier du Mas de Mingue à Nîmes a perdu cinq médecins. Il n'en reste désormais plus qu'un qui se retrouve en situation de suractivité dans un secteur qui compte près de 4 500 habitants, et qui ne cesse de se développer.
"De nombreux habitants se retrouvent sans médecin traitant, ne peuvent pas se faire soigner ou doivent se rendre aux urgences", s'alarme Aline Gallice du comité de quartier du Mas de Mingue à Nîmes. Des six médecins qui y exerçaient il y a encore un an, il n'en reste aujourd'hui plus qu'un en exercice. Le déclin de la démographie médicale, toutes professions de santé confondues, inquiète au Mas de Mingue. "On a une seule orthophoniste, un seul kinésithérapeute. Nous n'avons pas de dentiste, de cabinet de radiologie, pas de laboratoire d'analyses. On se sent très isolés. On est dans la pauvreté au niveau de la santé", réagit-elle.
Une réunion publique "d'urgence"
Depuis deux ans, ce dossier est sur la table du comité de quartier qui, aux côtés du conseil citoyens Nîmes-est, multiplie les initiatives pour faire entendre "la détresse des habitants" du Mas de Mingue. Hier, mardi 10 mars, ces habitants, élus et candidats aux municipales étaient conviés à une réunion publique "d'urgence".
L'urgence aujourd'hui - après avoir trouvé un médecin prêt à s'installer dans le quartier en la personne du docteur Hakim Rami de la maison de santé pluriprofessionnelle ValSanté de Nîmes - est d'obtenir des locaux. "On nous a promis les locaux de la mairie annexe, pour l'installation d'une maison de santé pluridisciplinaire dans le cadre du programme de rénovation urbaine, un projet porté par ValSanté, mais ce ne sera pas avant fin 2022, début 2023." Un projet de la plus haute importance pour le comité, la meilleure solution pour faire venir des professionnels de santé, mais "les délais sont trop longs. Il faut trouver une solution transitoire."
"Trouver une solution alternative", tel était donc le thème de cette réunion publique qui s'est tenue au centre Jean-Paulhan. Les prises de paroles des uns et des autres se sont enchaînées, les officiels rappelant l'urgence de la situation sans pour autant y répondre concrètement, provoquant l'agacement de certains habitants. "Qu'est-ce qu'on fait là ? Il y a un an je participais déjà à une réunion publique. Maintenant on veut des actions", a lancé l'une d'entre eux.
Au terme de la réunion, Laurent Burgoa, adjoint au maire sortant en charge de la rénovation urbaine a invité le docteur Hakim Rami à visiter les anciens locaux de la bibliothèque du centre Jean-Paulhan. "S'il est d'accord, on pourra les aménager" en cabinet médical transitoire, s'est-il engagé. C'est dit, ne reste plus qu'à attendre que les élections municipales passent.
Stéphanie Marin