Neuf ans après sa dernière manifestation aérienne, l'aéroport Nîmes-Alès-Camargue-Cevennes inaugure sa Féria de l'Air le 26 et 27 septembre prochain. 100 ans d'aviation sont au programme, et une mise en lumière d'un site qui ne cache plus ses ambitions.

À peine les dernières installations de la Féria de septembre remballées, qu'une deuxième Féria débarque, moins alcoolisée. Créée à l'initiative de l'AOF (Aero Organisation Feria), la Féria de l'Air se déroulera à l'aéroport de Nîmes-Garons, rebaptisé aéroport Nîmes-Alès-Camargue-Cévennes. Un site qui a des arguments à faire valoir : "La base de la sécurité civile s'installe ici en 2017, on travaille également à en faire une base européenne. Une piste de 2 400 m2 a été refaite il y a cinq ans. Les organisateurs se sont battus pour cet événement qui va aussi nous permettre de promouvoir les atouts du site" explique le sénateur maire Jean-Paul Fournier. Une manifestation ambitieuse dédiée à un siècle d'aviation, où plus de 70 engins mythiques comme le Douglas Skyraider, le Rafale de Dassault ou le Mustang P51 devraient attirer entre 20 000 et 35 000 personnes. Baptêmes et shows aériens seront également au rendez-vous pour séduire autant un public de passionnés que de curieux. Des prix attractifs (8 € en prévente et 10 € sur place pour les adultes, 8 € pour les enfants) ont été mis en place.

Outre la ville de Nîmes, l'agglomération s'est aussi investie sur le dossier depuis plusieurs mois et a apporté une aide financière de 60 000 euros. Un "forum carrière" destiné aux étudiants sera installé lors de l’événement. Pour Yvan Lachaud, l'enjeu économique est de taille : "Je suis persuadé qu'en France comme ailleurs, il y a un manque de formation sur l'aéronautique. Nous avons un vrai projet de développement économique et nous travaillons sur une formation qui sera portée par les établissements Nîmois." Si un cursus existe déjà au lycée Frédéric Mistral, le Brevet d'Initation Aéronautique, où environ 70 élèves sont formés chaque année, le projet a de quoi susciter des vocations puisque 400 types d'emploi liés à l'aéronautique ont été recensés.

Un comité technique réunissant une vingtaine d'entreprises réfléchit actuellement sur le contenu et les modalités d'installation d'une telle formation, en concurrence direct avec l'ENAC ou l'IPSA à Toulouse et l'ESMA de Montpellier. Un projet qui se greffe à l'appel d'offre lancé par l'Union européenne il y a quelques semaines.

Baptiste Manzinali