NÎMES Fille d'un réfugié politique, Madalena Marin rend hommage à son père et à la France
Madalena Marin, jeune femme nîmoise d'origine chilienne et brésilienne, a publié un livre en 2023, racontant l'histoire de son papa Victor, réfugié politique chilien en France. Un récit que l'on peut considérer comme autobiographique, qui prône des valeurs d'intégration en remerciant l'État français.
Les guerres à travers le monde laissent toujours des traces dans le coeur des gens. Parfois à contrecoeur, certains fuient leur terre de toujours, par volonté de trouver une vie meilleure. C'est l'histoire de Victor Marin, ayant quitté le Chili lorsqu'il était enfant, pour fuir la dictature du général Pinochet. Son histoire a été racontée par sa fille Madalena, dans un ouvrage intitulé "Fille d'un réfugié politique" : "Ce livre est une reconnaissance de ce qu'a fait la France pour moi et ma famille", confie la jeune femme, qui a également une part importante dans ce récit.
"On a subi une des dictatures les plus barbares de l'Amérique Latine. On a été accueilli dans les années 80 par la France et on est arrivé à Bordeaux, puis je suis venu à Nîmes. Il y a des établissements qui portent le nom de Pablo-Neruda et un boulevard qui s'appelle Salvador-Allende comme vous pouvez le voir. La France est un pays des droits de l'Homme", exprime Victor Marin. Cet ancien militaire s'est battu pour la France et a enseigné l'amour de la France à ses filles : "Le plus important c'est l'intégration et en France on a tous les outils pour le faire, c'est ce que j'ai inculqué à mes enfants", raconte-t-il.
Née d'une mère brésilienne et d'un père chilien, Madalena a toujours parlé français chez elle. Cette règle de maison lui a permis de passer une bonne scolarité et d'aller plus facilement vers les autres : "C'est pour ça que je me suis vite adaptée. Je n'ai pas été intimidée par les autres enfants de mon âge", exprime-t-elle. Son père a toujours poussé pour qu'elle soit inscrite à des activités telles que le mannequinat, la photo ou encore à faire de la politique.
Bien sûr, ses origines ont poussé certains de ses camarades à lui poser des questions sur son nom et prénom, ainsi que son accent. Parfois, elle a subi quelques propos blessants : "On m'a déjà demandé si j'avais mes papiers en ordre. Ça fait un peu mal, mais bon c'est comme ça. Je suis française, sans renier mes origines", dévoile-t-elle. "Ma grand-mère a subi ça quand elle était à Bordeaux. Son voisin lui dit un jour : "Ça m'étonne qu'une femme comme vous, une indienne, ait réussi à obtenir un bout de la France", parce qu'elle était propriétaire d'une maison dans un quartier assez aisé de Bordeaux. Ça aussi ça fait très très mal", déplore-t-elle.
De longs mois de travail
Cet ouvrage a pris plus d'un an à être conçu. La recherche sur le passé de Victor Marin a mené jusqu'à son grand-père. Le papa et la fille ont travaillé main dans la main pour que le travail avance plus vite. Madalena a édité son livre en totale autonomie et n'a pas souhaité passer par une maison d'édition pour rendre son oeuvre totalement personnelle. La couverture a été réalisée avec l'aide d'un graphiste, son papa a été d'une grande aide pour la relecture.
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